Le 14 novembre 2015, le déraillement d'un TGV Est à Eckwersheim, dans le Bas-Rhin, avait fait 11 morts et 42 blessés dont quatre enfants. Et selon des révélations faites par Le Parisien lundi, ce drame n'est pas surprenant au vu d'u essai ayant eu lieu trois jours avant l'accident.
Une go pro dans la cabine. Le 11 novembre 2015, un essai avait eu lieu sur cette nouvelle ligne TGV reliant Baudrecourt en Moselle à Vendenheim dans le Bas-Rhin. Le trajet avait été filmé par un go-pro placée dans la cabine de pilotage. Le résultat ? Un petit film d'une vingtaine de minutes que Le Parisien a pu visionner. On y voit quatre salariés de la SNCF et de Systra, une filiale de la SNCF et de la RATP, ayant de grandes difficultés à effectuer les freinages prévus par leur feuille de route.
67 km/h de trop. À certains passages (appelés point kilométrique, PK), les conducteurs doivent en effet respecter des vitesses réglementaires. Ainsi, si au PK 398, ils rentrent dans les clous en passant de 357 km/h à 331 km/h, ils échouent au PK 400. Il leur faut alors passer à 230 km/h alors que, 1,7 km avant, le TGV roule à 330 km/h. Au début, les cheminots ne sont pas inquiets. "Je pense que c'est faisable, et puis, si c'est vraiment juste, tu feras un coup de pichenette (un coup de frein, ndlr). Et puis, c'est bon, ça passe, hein !". Pourtant, la manœuvre est un échec malgré un freinage réitéré. Le train franchit le PK 400 à 297 km/h, soit 67 km/h de plus que ce que prévoit la feuille de route. Idem au PK 403 censé être franchi à 160 km/h : le train y passe à 173 km/h. Trois jours, après, c'est au PK 404 que le TGV déraille à une vitesse de 243 km/h alors qu'un maximum de 176 km/h y était autorisé.
Un rapport cet été. Contactée par Le Parisien, la SNCF n'a pas souhaité commenter ces informations. Un rapport sur le déraillement sera cependant publié au cours de l'été.