Tiers payant obligatoire : "Les aléas du système reposent uniquement sur le médecin et non plus sur le payeur"

Les médecins ne peuvent plus refuser le tiers payant à certains patients comme les femmes enceintes. © PHILIPPE HUGUEN / AFP
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Chanel Petit et A.D

Jacques Battistoni, vice-président du syndicat MG France, point du doigt le dispositif de tiers payant généralisé. Il dénonce l'absence de garantie de paiement.

C'est l'une des nouveautés de ce 1er janvier. Les médecins ne peuvent plus refuser le tiers payant à certains malades. Etre couvert à 100% par l'assurance maladie est désormais un droit qui inquiète les praticiens. MG France, le premier syndicat de médecins généralistes a appelé dimanche au boycott de la mesure pour la part mutuelle.

A la discrétion des médecins pour la part mutuelle. Avec la loi Santé, les femmes enceintes et les personnes souffrant d'une affection de longue durée comme le diabète ou la maladie d’Alzheimer ne sont plus obligés d'avancer le prix d'une consultation. Pour le moment, cela concerne 11 millions de patients et ce droit sera généralisé en novembre. En revanche, les médecins vont conserver le droit d'appliquer le tiers payant pour la part mutuelle qui est désormais facultative. Le tout donne un système assez complexe que dénonce Jacques Battistoni, vice-président du syndicat MG France.

"Pas opérationnel". "Les médecins prendront un système de tiers payant s'il est simple à mettre en oeuvre, facile pour eux et s'ils sont surs d'être payés. Le tiers payant, c'est bien mais le fait que ce soit obligatoire fait que tous les aléas du système reposent uniquement sur le médecin et non plus sur le payeur, c'est ennuyeux. En ce qui concerne le régime complémentaire, on fait le constat que le système n'est pas opérationnel donc on met en garde les médecins en leur disant 'Attention, si vous faites du tiers payant sur les régimes complémentaires, vous n'avez pas de garantie de paiement et vous êtes face à un système extrêmement complexe. Ne le faites pas pour l'instant'."