Les bacheliers résidant en Ile-de-France et souhaitant s'inscrire en fac de médecine devront désormais avoir de la chance. Mercredi, le Monde révélait que, pour la première fois, la capacité d'accueil en première année de médecine serait limitée en région parisienne à la rentrée 2016. Alors que plus de 8.000 étudiants ont pu s'inscrire en 2015, seuls 7.500 seront admis cette année. La sélection à l'entrée à l'université étant interdite, les facs de médecine seraient contraintes de mettre en place un système de tirage au sort pour "choisir" les étudiants, comme c'est déjà le cas dans des filières prisées comme le droit ou la psychologie.
"Des raisons de sécurité". Frédéric Dardel, président de l'université Paris Descartes, n'a pas attendu que la capacité d'accueil soit limitée par le rectorat. "L'année dernière, j'ai fermé les inscriptions à 1.450 bacheliers parce que j'ai considéré que ce n'était pas raisonnable d'en prendre plus, pour des raisons de sécurité", explique-t-il dans Europe midi. "J'ai pris les premiers inscrits", poursuit le président. "Pour les autres, ça a été compliqué, il a fallu trouver des places dans les autres facs parisiennes."
"200 personnes vouées à l'échec". Mais pour Frédéric Dardel, le tirage au sort n'est pas une meilleure solution pour remédier à ce problème. "Ce n'est pas le choix des universités", souligne-t-il. "On constate qu'en l'absence de sélection à l'entrée du système, on a des étudiants qui ont un profil pour réussir la première année de médecine, et d'autres qui ne l'ont pas, dont on sait qu'ils vont échouer", explique le directeur. En cinq ans, aucun étudiant issu d'un bac non scientifique n'a réussi le concours à l'issue de la 1ère année dans son université. "Cela représente 200 à 300 personnes par an, vouées à l'échec."
L'effet pervers du tirage au sort. "Ce que je souhaite, c'est que l'on mette des pré-requis à l'entrée pour éviter que ces gens, qui n'ont aucune chance de réussir le concours, ne prennent, s'il y a un tirage au sort, la place de ceux qui ont une chance de réussir l'examen", poursuit Frédéric Dardel. Il souligne qu'on "ne connaît pas encore l'ampleur du problème" pour la rentrée à venir : "il y a toujours un peu d'évaporation, des gens qui sont affectés et qui ne viennent pas s'inscrire. Mais ça ne réduira pas assez le nombre d'étudiants, c'est sûr."