Frayeur, mardi en Charente. Alors que François Hollande prononçait un discours d'inauguration, un gendarme a tiré accidentellement. Après le coup de feu puis le silence, le président de la République, resté à son pupitre, s'est inquiété : "J'espère qu'il n'y a rien de grave", a-t-il déclaré, avant de poursuivre d'un "Je ne pense pas", quelques secondes plus tard. Le chef de l'Etat a ensuite repris son discours. Durant tout l'épisode, aucune équipe de sécurité n'est intervenue autour du chef de l'Etat.
La version de l'Elysée. Plusieurs raisons sont avancées. D'abord la version officielle, celle de l'Elysée : les services de sécurité de François Hollande ont tout de suite compris que l'événement s'était passé à l'extérieur du chapiteau principal, lui-même hyper sécurisé. Par radio, le GSPR, le groupe de sécurité du président, a appris la cause de l'incident et en a déduit qu'il n'y avait pas de risque et donc pas de raison de se jeter sur François Hollande pour l'exfiltrer.
Trop d'hommes en oreillettes. Il n'empêche, selon un policier qui est revenu sur l'incident pour Europe 1, en théorie, il aurait fallu évacuer le chef de l'Etat. C'est ce qui se serait sans doute passé aux Etats-Unis, en Israël ou en Grande-Bretagne, mais aussi en France du temps de Nicolas Sarkozy. L'analyse de ce policier, c'est que François Hollande a lui-même remodelé sa sécurité.
A son arrivée à l'Elysée, le président "normal" trouvait qu'il y avait trop d'hommes en oreillettes autour de lui. Il voulait plus de liberté et ce sont sans doute, avec le temps, ses propres services qui se sont adaptés. Une configuration inenvisageable dans les pays précités où l'on ne transige pas avec la sécurité.