La Ville de Paris ne veut plus d'hôtesses "potiches" embrassant le vainqueur du Tour de France sur les Champs-Élysées, un "stéréotype sexiste" sur lequel elle va interpeller la ministre des Sports Laura Flessel et l'organisateur de la compétition cycliste. Cette pratique d'une femme "jeune et jolie" qui remet des fleurs au vainqueur du Tour de France et l'embrasse est la "marque de la permanence d'un stéréotype sexiste dont on ne veut plus en 2018", a lancé Fadila Mehal, en présentant ce "vœu" voté au Conseil de Paris, au nom de son groupe Démocrates et progressistes (pro-Macron, ex-PS).
"Des rôles de potiches". Il "n'est plus acceptable que les femmes restent encore associées à des rôles de potiches", a ajouté l'élue. C'est une "représentation d'une autre époque" que celle des femmes "cantonnées à un rôle de faire-valoir", a insisté pour l'exécutif, qui s'est associé au vœu, Hélène Bidard, adjointe PCF en charge de la lutte contre les discriminations auprès de la maire PS de Paris Anne Hidalgo. L'élue a rappelé que l'image du vainqueur sur les Champs-Élysées était reprise "dans des centaines de pays". Le groupe UDI-Modem a refusé de prendre part à ce "vote dérisoire", selon son président Eric Azière, "à l'heure du réchauffement climatique, de la dénonciation de l'accord sur le nucléaire iranien ou de l'avenir des mobilités en Île-de-France".
Des champions et championnes à la place. La Ville, qui propose de remplacer les hôtesses par des jeunes champions et championnes, interpellera Amaury Sport Organisation et Christian Prudhomme, directeur du Tour de France, et la ministre des Sports Laura Flessel sur le sujet. En début d'année, le propriétaire de la Formule 1, le groupe Liberty Media, a annoncé renoncer aux "grid girls", les jeunes femmes qui indiquent l'emplacement des monoplaces sur la grille de départ des grands prix, mais l'organisateur du Tour de France a récemment fait savoir qu'il gardait les "miss" pour la cérémonie protocolaire.