Tourcoing : comment protéger la professeure giflée par son élève ?

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Lionel Gougelot (correspondant dans les Hauts-de-France) / Crédits photo : Louai Barakat / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP , modifié à

Ce mercredi comparaissait la jeune lycéenne de Tourcoing qui avait giflé sa professeure lorsque celle-ci lui demandait de retirer son voile. Elle sera finalement jugée le 11 décembre. En attendant se pose la question de la protection de cette enseignante profondément choquée de cet incident.

L'élève qui a giflé son enseignante au lycée Sévigné de Tourcoing , dans le Nord a été présentée mercredi en comparution immédiate. Elle a été placée sous contrôle judiciaire. Elle a interdiction d'entrer en contact avec la professeure ou de se rendre dans son établissement. Dans le lycée Sévigné, les cours doivent reprendre. Ce jeudi, la ministre de l'Éducation nationale, Anne Jeantet, est attendue dans l'établissement pour exprimer son soutien au personnel.

"On peut craindre pour sa sécurité"

Toujours traumatisé par la violence dont elle a été victime, l'enseignante n'a pas eu la force de se présenter au tribunal mercredi en tant que partie civile face à son agresseur. Mais pour son avocat, Éric Cattelin-Denu, en attendant l'audience qui se tiendra dans deux mois et dans un climat de tension autour du voile islamique, se pose la question de la sécurité de l'enseignante.

"Son nom a circulé sur les réseaux sociaux. On peut craindre pour sa sécurité. Les enseignants sont là pour faire respecter la laïcité dans les établissements scolaires et il faut réagir", explique-t-il au micro d'Europe 1.

Un climat tendu

Depuis mardi, l'enseignante fait l'objet de la protection fonctionnelle accordée aux enseignants, une mesure qui permet un accompagnement de son administration. Et c'est vrai, confie Catherine Bodet, la responsable du syndicat SGEN-CFDT, son cas doit être traité avec une grande vigilance. 

"Ça veut dire qu'elle peut être soutenue d'un point de vue juridique, mais pas uniquement. Je ne sais pas du tout les solutions qui seront apportées, mais ça pourrait être un changement d'établissement. Ça peut être plein de choses pour qu'elles se sentent en sécurité et c'est la moindre des choses, parce que ce climat tendu, il est pour tout le monde".

Les collègues de l'enseignante lui ont exprimé leur soutien mercredi dans un communiqué, rappelant que d'autres faits de violence sans rapport avec la laïcité avaient été signalés ces dernières semaines au lycée Sévigné.