Le chef de chœur de la maîtrise du conservatoire de musique de Tours, en détention préventive depuis février pour viols et agressions sexuelles sur mineurs par personne ayant autorité, s'est suicidé dans la nuit de samedi à dimanche, a rapporté lundi le parquet de Tours. Les faits ont été découverts dimanche matin vers 9h, et l'homme "s'est pendu avec des draps, comme d'habitude en maison d'arrêt, à la fenêtre de sa cellule", a indiqué le procureur de la République, Jean-Luc Beck, lors d'un point presse. De ce fait, l'action publique est éteinte, a rappelé le magistrat.
Ses codétenus n'ont rien entendu. "En l'état de l'enquête, rien ne le laissait prévoir. Il ne semblait pas, d'après l'administration pénitentiaire, particulièrement dépressif (...) Il n'était pas seul dans sa cellule puisqu'il était avec deux codétenus qui, tous les deux, prenaient des médicaments du type somnifères et n'ont rien entendu", a-t-il précisé. "Six à sept jeunes garçons" avaient été entendus l'hiver dernier après avoir fait état d'actes de pénétration sexuelle commis alors qu'ils étaient âgés de 13 à 16 ans, à l'occasion de voyages à Paris pour des concerts organisés depuis 2014 par l'enseignant.
Antécédent. Selon Jean-Luc Beck, au moins deux autres jeunes avaient depuis déposé plainte, parce que le chef de chœur aurait tenté de leur faire absorber des médicaments, un des éléments de sa technique opératoire. L'homme avait déjà été poursuivi pour des faits similaires. Il avait été condamné à trois mois de prison avec sursis en 2005 par le tribunal correctionnel de Tours pour agressions sexuelles sur un mineur. Il avait ensuite été relaxé en 2006 par la cour d'appel d'Orléans. L'enseignant, qui avait été suspendu, avait alors engagé une procédure contre la ville de Tours, et obtenu sa réintégration au conservatoire.