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Stéphane Burgatt (correspondant à Marseille)
Une résidence étudiante de 277 logements est squattée à Marseille, par des sans-papiers. C'est ce que dénoncent des propriétaires excédés, qui pointent l’insalubrité, les dégradations et les violences quotidiennes dans la résidence du "Campus", dans le quartier du Merlan. Les copropriétaires dénoncent un système mafieux, avec des squatteurs déposés devant la résidence.  

La façade est noircie, les balcons bâchés, les fenêtres brisées ou condamnées. Difficile de reconnaitre cette résidence de la photo du jour d’inauguration affichée dans le hall d’entrée. "C’était beau" se remémore ce propriétaire, "mais ça ne l’est plus". Pour lui, ces derniers mois ont été cauchemardesques : "on m’a squatté mon appartement plusieurs mois. Tout est saccagé. Ils me l’ont laissé dans un sale état : la porte, les fenêtres. Ils ont mis de l’essence pour tenter de mettre le feu. Parce que quand ils quittent les lieux, ils pensent que c’est injuste pour eux donc ils détruisent tout. C’est une vengeance", estime-t-il au micro d'Europe 1.

Électricité piratée, squatteurs armés

Les tableaux électriques sont également trafiqués déplore Jean-Michel, le président de l’association des copropriétaires, qui nous montre la porte d’accès au local technique forcée à la disqueuse : "Ils ont fracturé la porte, ils sont rentrés, ils se remettent l’électricité dans les appartements et ils shuntent les Linky. Il y a des dangers de mort. En faisant ça, ils peuvent mettre le feu à tout l’immeuble", s'alarme-t-il.

Cette association tente de reprendre la main. Dernièrement, une cagnotte Leetchi leur a permis de faire enlever 210m3 d’encombrants et de déchets. "C’est une présence quasiment au quotidien" selon Jean-Michel, qui refuse de baiser les bras. Certains comme Malik, vont frapper aux portes, pour demander aux squatteurs de partir, mais les réactions sont parfois violentes. Il nous montre d’ailleurs une scène filmée sur son téléphone : "J’ai toqué et j’ai été reçu par quelqu’un de cagoulé, avec un couteau. Ils sont déjà préparés. Il m’a menacé de me mettre un couteau dans la tête. Il m’a même clairement dit d’appeler la police ! À ce stade-là, ça veut dire ce que ça veut dire, il ne partira pas", se désole-t-il en déplorant le sentiment d’impunité des squatteurs.

Malik nous montre des images de vidéo surveillance ou certains déambulent dans le hall d’entrée armé de machettes. "Ils arrêtent des locataires, ils leur volent leur sac, ils prennent l’argent qu’il y a dedans, c’est le far west"s’alarme-t-il. Ce propriétaire de quatre logements ici, dénonce également une organisation mafieuse, avec des squatteurs déposés directement en véhicule devant la résidence, et un accès au logement monnayé environ 500 euros. Malgré leurs efforts, 50 appartements restent squattés ici.