En 2016, le service de renseignement de Bercy a transmis près de 400 notes aux services de renseignement et à la justice antiterroriste, notamment sur des récoltes de fonds pour organiser des retours de combattants de Daech.
La France a identifié 150 à 200 "banquiers occultes" de l'Etat islamique (EI) principalement au Liban et en Turquie, a indiqué mardi Tracfin, le service de Bercy chargé de la lutte contre le blanchiment d'argent et contre le financement du terrorisme.
"Tracer les futurs métastases de Daech". "Nous avons travaillé sur l'identification de 150 à 200 de ces collecteurs, localisés principalement au Liban et en Turquie", a affirmé le directeur de Tracfin, Bruno Dalles, lors de la présentation à la presse du rapport de son service sur les "risques de blanchiment de capitaux et de financement du terrorisme" pour l'année 2016. "Ces banquiers occultes de Daech reçoivent des fonds qui sont clairement destinés à lui permettre de continuer à fonctionner", a-t-il précisé, soulignant que l'enjeu pour Tracfin était désormais de localiser les nouveaux collecteurs de fonds de l'EI, qui dépend de plus en plus du financement extérieur. "Il y a un vrai enjeu stratégique avec l'éclatement de Daech pour essayer de savoir où se trouvent localisés les prochains collecteurs pour essayer de tracer les futures métastases de Daech", a ajouté Bruno Dalles.
Daech privé d'une partie de ses financements. Au fur et à mesure que les djihadistes cèdent du terrain en Irak et en Syrie, ils sont aussi privés "de leur première source de financement", comme "les butins de guerre" ou "l'extorsion des populations", et tentent de "compenser partiellement ces pertes de revenus par un recours toujours soutenu aux financements extérieurs", indique le rapport. Tracfin surveille aussi le "soutien plus traditionnel" à l'Etat islamique "comme les institutions humanitaires et culturelles afin d'éviter l'utilisation de ces structures pour le financement du terrorisme", a expliqué le directeur de Tracfin. "Notre travail consiste principalement à repérer des signaux fiables et faibles de radicalisation et de comportement financiers", a expliqué Bruno Dalles, soulignant que les montants sont souvent faibles.