Le procureur de Paris, François Molins, interrogé lundi sur le refus de Salah Abdeslam, suspect-clé des attentats de Paris, d'être remis à la France, a affirmé qu'il y avait "une forte attente" de le voir être jugé en France.
Une date butoir de 3 mois. "Il y a une forte attente de la part de la justice française et surtout des victimes de pouvoir obtenir que Salah Abdeslam vienne s'expliquer devant des juges français", a déclaré François Molins lors d'une conférence de presse à Bruxelles conjointe avec le procureur fédéral belge Frédéric Van Leeuw. Mais, a-t-il ajouté, "il faut laisser le temps à la justice belge de respecter" les règles applicables au mandat d'arrêt européen. "Le délai butoir, c'est trois mois", a-t-il rappelé.
Refus du transfert. "C'est en fait à Salah Abdeslam de décider : soit il consent et il peut être remis rapidement, soit il ne consent pas et il va appartenir aux juridictions belges d'apprécier si on se trouve face à des cas qui pourraient conduire à refuser la remise", a ajouté le procureur de Paris. L'avocat de Salah Abdeslam, Sven Mary, a fait savoir que son client refusait le transfert en France, car "il y a d'abord un dossier en Belgique (...) où il doit s'exprimer", a-t-il justifié. Il contraint ainsi la justice belge à se prononcer sur la validité du mandat d'arrêt européen émis à l'encontre de Salah Abdeslam - qui impose ce transfert vers la France. La justice belge devra rendre sa décision définitive dans un délai de 60 jours à compter de son arrestation, ou 90 jours s'il devait exercer un recours.