Quelque 140 agriculteurs au volant d'une trentaine de tracteurs ont manifesté lundi devant la préfecture de la Drôme à Valence contre la suppression de l'exonération des charges pour les travailleurs saisonniers, annoncée par le gouvernement. D'autres manifestants se sont rassemblés devant la préfecture de Nîmes, dans le Gard, ou encore à Digne-les-Bains, dans les Alpes de Haute-Provence.
Entre 140 et 200 manifestants à Valence. Venus de la Drôme, de l'Isère et de l'Ardèche, à l'appel de la FRSEA et JA Auvergne-Rhône-Alpes, 140 manifestants, selon la police et 200 selon les organisateurs ont pris position de 7 heures à 9 heures devant les grilles de la préfecture de Valence où ils avaient accroché une banderole "Mort à l'emploi agricole". Plusieurs élus locaux s'étaient aussi déplacés. Une délégation a été reçue par le préfet, Éric Spitz.
Favorables au maintien du "TO/DE". "On demande le maintien du TO/DE (travailleur occasionnel/demandeur d'emploi), afin de trouver des solutions équivalentes sur le long terme. Aujourd'hui, nous n'avons connaissance d'aucune mesure concrète. On attend que l'État se mette en marche", a déclaré Sébastien Richaud, président des Jeunes Agriculteurs de la Drôme. "On a un gouvernement qui ne nous écoute pas", a déploré pour sa part Jérôme Volle, vice-président de la FNSEA et viticulteur en Ardèche.
Les protestataires réclament "depuis longtemps" une rencontre avec le ministre de l'Agriculture Stéphane Travert. "Nous voulons lui expliquer pourquoi nous avons besoin du TO/DE sur l'ensemble des filières arbo-viti-maraîchage, sans oublier les semences, les pépinières et l'horticulture", a poursuivi Jérôme Volle.
Des arbres accrochés à la préfecture. À Digne-les-Bains, la FDSEA et les jeunes agriculteurs des Hautes-Alpes et des Alpes de Haute-Provence ont appelé à une journée de mobilisation, comme le rapporte Le Dauphiné. Des arbres ont été symboliquement attachés au bâtiment préfectoral en présence d'une cinquantaine d'exploitants.
D'autres agriculteurs ont distribué des pommes devant la préfecture de Nîmes, dans le Gard. Ils ont également planté une pancarte : "Macron président des friches", comme le montre un tweet de France Bleu Gard-Lozère.
Les agriculteurs du #Gard distribuent des pommes devant la Préfecture à #Nîmes . Contre baisse des aides au travail saisonnier. « Macron , président des friches « . @JeunesAgri@FDSEA30pic.twitter.com/QVfYFGssoZ
— France Bleu Gard Lozère (@bleugardlozere) 24 septembre 2018
Une suppression d'exonération de charges qui passe mal. Jeudi dernier, le ministre de l'Économie et des Finances, Bruno Le Maire, s'est engagé à proposer aux exploitations agricoles touchées par la suppression de l'exonération des charges pour l'emploi de travailleurs occasionnels des "solutions concrètes" afin de compenser la fin de ce dispositif et sauvegarder leur compétitivité. Selon la FNSEA, la fin de cette exonération concerne 930.000 contrats de travail saisonniers, et occasionne 189 euros de coût supplémentaire par salarié saisonnier et par mois, soit 144 millions d'euros de surcoût à l'échelle nationale.