Plus de 100.000 personnes ont fui le Haut-Karabakh vers l'Arménie après l'offensive de l'Azerbaïdjan. Dimanche, des centaines de Français d'origine arménienne se sont réunis à Lyon pour manifester leur indignation face à l'inaction de la communauté internationale. Plus de 500 personnes se sont donc mobilisées pour soutenir les Arméniens, à l'instar d'Henriette, qui a plusieurs oncles et cousins dans son pays d'origine et s'inquiète pour son avenir. "Est-ce que l'agression s'arrêtera aujourd'hui aux frontières de l'Arménie ou bien demain d'autres enfants vont devoir nourrir au nom d'une idéologie complètement tyrannique ?", s'indigne-t-elle.
Dans la journée, l'ONU est arrivée dans l'enclave du Haut-Karabakh, une première depuis 30 ans. Dans la foule à Lyon, anciens et jeunes de la diaspora arménienne font part de leurs histoires familiales, et se rappellent notamment du génocide arménien de 1915, qu'ont connu leurs grands-parents. "Il y a tristesse, il y a colère, parce que ma grand-mère quand on était petit nous disait tout le temps 'J'espère, mes enfants, que vous ne verrez pas ce que mes yeux ont vu", raconte une manifestante.
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"Ce qu'il se passe aujourd'hui, c'est ce qu'il s'est passé en 1915"
Un autre tient un discours identique : "En 1915, mon grand-père et ma grand-mère ont été persécutés par les Turques. Je suis triste, je suis en colère, je suis révolté. Ce qu'il se passe aujourd'hui, c'est ce qu'il s'est passé en 1915, puis personne ne bouge !", déplore-t-il avec émotion.
Parmi les manifestants étaient présents plusieurs élus de tous bords politiques, dont le maire de Lyon et la députée Renaissance du Rhône Sarah Tanzilli. Pour elle, l'Union européenne doit agir : "Il est essentiel que l'Union européenne soutienne de façon concrète l'Arménie et qu'elle mette un terme au contrat énergétique qui ont été conclus avec l'Azerbaïdjan et qui finalement visent à financer les armes qui tuent les Arméniens." La France a d'ailleurs condamné dimanche matin l'attaque de l'Azerbaïdjan par le biais de son porte-parole Olivier Véran bien que pour l'heure, l'Europe se refuse de lui imposer des sanctions.