>> Stéphane, 44 ans, se remet à peine d'une histoire difficile, qui a duré un an et demi. Stéphane a été trompé, humilié, et a souffert des nombreuses manipulations de son ex-compagnon. Aujourd'hui, il s'en veut surtout d'une chose : ne pas avoir réagi assez vite. Il a raconté son histoire au micro d'Olivier Delacroix dans La Libre antenne, sur Europe 1.
"C’est une histoire un peu banale, qui touche certainement beaucoup de gens mais que j'ai a assez mal vécue. Une histoire qui a duré un an et demi, avec un homme assez manipulateur. J’ai été trompé, trahi, martelé psychologiquement.
J’étais amoureux mais je me suis vite rendu compte que finalement, il n'y aurait pas de construction possible. Il avait ce côté trop versatile, donneur de leçon. Avec mes amis, il était très jovial. En revanche, en 'one to one', ce n’était pas du tout la même histoire. Il n’était pas directif mais intrusif, donneur de leçon. Il avait l’art et la manière de faire culpabiliser l’autre.
Au fur et à mesure de notre relation, je commençais à moins voir mes amis, à envoyer moins d’invitations à la maison. Je lui ai dit que m’a vie ce n’était pas ça. Et là, ça a commencé à le déranger."
Au bout de huit mois, l'ex-compagnon de Stéphane commence à prendre des vacances, avançant des justifications douteuses, s'arrangeant pour partir quand Stéphane n'était pas disponible...
"J’ai appris qu’il s’octroyait du temps, sexuellement. Il allait au Cap d'Agde, un lieu de rencontre, avec clairement une connotation sexuelle. Fin novembre 2018, il m’a dit ‘je vais partir à Barcelone’. Il me proposait de venir avec lui mais je bossais. Et puis ce n’était pas vraiment mes destinations privilégiées de tourisme...
Il a fini par l’avouer. J’avais des doutes. Avant, quand il avait besoin d'une certaine liberté, il générait toujours un conflit. Ça pouvait être sur un sujet complètement stupide, banal. Sur le fait que je bosse trop, que je faisais trop de déplacements par exemple. Il était vicieux, avec un grand V, dans tous les sens du terme.
Il m’a fallu de juillet 2018 jusqu'à fin décembre de l’an passé pour ouvrir les yeux. J’ai laissé écoulé quelques mois pour voir jusqu'où il pouvait aller dans le mensonge, dans la manipulation.
Je suis passé par différentes phases de colère. Je me suis dit : 'Comment j’ai pu être aussi stupide, aussi con'. Au bout de huit mois, je savais pertinemment qu’on n'irait pas bien loin mais je n'arrive pas à m'expliquer pourquoi je suis resté. Je crois que je voulais vraiment savoir jusqu'où il pouvait aller dans le mensonge..."
Stéphane a fini par rompre. Son ex-compagnon a tenté de revenir, de se rapprocher, de s'excuser. Mais il n'a jamais donné suite.
"Ça fait à peu près dix mois que c’est terminé, avec beaucoup de rebondissements. J’ai quarante-quatre ans et je n’arrive pas à comprendre mon manque de maîtrise, je n’ai rien maîtrisé durant cette histoire.
Je ressens de l’agacement, de l’énervement, au départ à son égard mais ensuite contre moi, de ne pas avoir mis fin à cette histoire avant. J’étais beaucoup plus affecté par cette histoire qui n'a duré qu’un an et demi, parce que ça a été chargé d'émotion, de stress, que par ma précédente histoire qui a duré 20 ans. Il y a ce sentiment d’avoir été trahi, souillé, malade.
La base de tout, c’est quand même le respect. Il enchaînait les reproches et les excuses. Je ne sais pas si je peux le qualifier de pervers narcissique, je ne suis pas psy. Mais de la manipulation, oui. Je n’ai pas suivi mon instinct. J’aurais pu mettre un terme plus vite, j’ai perdu mon temps.
J’ai tiré une expérience de tout ça. On ne m’y reprendra pas, j’écouterai davantage mon instinct. Je ne suis pas fermé à une nouvelle rencontre, je sais que tout le monde n’est pas pareil. Mais la prochaine fois, je suivrai mon instinct. Il faut être vigilant, que l’on soit gay ou hétéro, face à quelqu’un que l’on peut qualifier de farfelu, d’instable, de manipulateur. Je suis content d’être sorti de tout ça."