C'est apparemment une question de temps. L'examen de la demande de transfert de Fabien Azoulay, Français condamné à 16 ans de prison par la justice turque pour détention de produits stupéfiants, suit son cours, a assuré l'ambassadeur de Turquie en France, invité d'Europe 1 jeudi matin. "Le transfert de Fabien Azoulay avance de la manière la plus rapide possible. Mais il ne faut pas s’attendre à ce qu’un trafiquant de drogue soit privilégié par rapport à d’autres détenus français qui attendent un transfert", a expliqué Ali Onaner.
Lors d'un court voyage en 2017 à Istanbul pour réaliser des implants capillaires, Fabien Azoulay avait été arrêté pour avoir acheté sur internet une fiole de GBL, un solvant utilisé comme stimulant. Il a été incarcéré puis jugé en février 2018 et reconnu coupable à l'issue d'une audience de 15 minutes, "d'importation de stupéfiants", selon ses avocats. Il a été condamné à 20 ans de réclusion, ramenée à 16 ans et 8 mois par le juge.
Des violences infligées par un codétenu
Les proches et avocats de Fabien Azoulay se disent aujourd'hui inquiets pour sa sécurité et se mobilisent depuis plusieurs semaines pour accélérer son retour en France. "Il a été victime de violences aggravées commises par un codétenu, qui lui a infligé des brûlures en raison de son homosexualité et de son appartenance à la religion juive", avaient indiqué ses conseils dans un communiqué publié mi-avril.
Fabien Azoulay a depuis changé de prison et le détenu accusé de violences à son égard va devoir "rendre des comptes", a assuré jeudi Ali Onaner, qui défend toutefois les conditions de détention dans les prisons turques. "Les conditions de détention en Turquie sont de niveau égal ou supérieur à la moyenne européenne", a-t-il martelé, avant de conclure : "Fabien Azoulay n'a aucune inquiétude à avoir."