"Doit-on prendre la menace nucléaire au sérieux, ou bien ce n’est que du bluff ?", ose Grâce Banto. La lycéenne est la première à lever la main. Comprendre ce conflit l’intéresse, l’angoisse un peu aussi. Comme ses camarades qui, dans cette classe de Première à Pontoise, sont nombreux à étudier le russe.
"C'est important de nous apprendre ça en classe"
Pendant le cours, les questions fusent. Leur professeur d’histoire-géographie, Christine Guimonnet, s’attarde sur les origines du conflit. Mais sur l’ampleur qu’il peut prendre, l’enseignante précise d’emblée qu’elle n’a pas toutes les réponses : "Si j’ai les réponses, je vous les apporte. Je ne suis pas, par contre, dans la tête du président de la Fédération de Russie", justifie-t-elle.
"Comme il en a parlé, de l’arme nucléaire, c’est normal que ça vous perturbe. Mais pour l’instant ça reste dans le cadre de la dissuasion", explique l’enseignante, également secrétaire générale de l’Association des professeurs d'Histoire et de Géographie (APHG).
À l’aide de cartes projetées au tableau, elle raconte aux lycéens, attentifs, comment les frontières ukrainiennes se sont modifiées au cours du temps… Bien souvent intégrées à la Russie voisine.
Rania Beldjoudi n’a pas perdu une miette de ce cours : "En fait c’est un conflit qui a lieu actuellement. On n’en n’a pas vraiment parlé avant les vacances. Mais je trouve ça cool qu’on puisse parler des conflits qui arrivent maintenant, parce que ça nous permet de rester informé", confie-t-elle.
"Parce que même si on a les journaux, les réseaux sociaux à côté, c’est important de nous apprendre ça en classe", ajoute la lycéenne. La lutte contre les fausses informations diffusées sur le net, notamment par les médias russes, c’est la priorité de Christine Guimonnet. Elle compte bien dédier d'autres heures de cours pour discuter de cette guerre avec ses élèves.