Un adepte des sites de rencontre en ligne, accusé de viols, devant les assises

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avec AFP , modifié à

L'homme de 34 ans doit répondre d'accusations de viols, tentative de viol et agression sexuelle. Le verdict de la cour d'assises des Yvelines est attendu vendredi.

Un homme de 34 ans, accusé d'avoir violé en 2013 une dizaine de femmes rencontrées sur des sites de rencontres en ligne, comparaît à partir de mardi devant la cour d'assises des Yvelines à Versailles.

Une plainte en 2013. Willy Désir, qui a exercé divers emplois jusqu'à son placement en détention provisoire fin octobre 2013, avait été interpellé une première fois en juillet de cette année-là après la plainte d'une jeune femme. Celle-ci expliquait avoir rencontré le trentenaire sur le site de rencontre en ligne "Adopte un Mec", et s'être rendue le soir même chez lui aux Mureaux, dans les Yvelines. Mais en fin de soirée, lorsqu'elle avait voulu rentrer chez elle, elle explique qu'il l'avait forcée à se déshabiller et l'avait violée.

Plusieurs autres témoignages. L'homme avait été placé sous contrôle judiciaire mais, trois mois plus tard, une deuxième jeune femme rencontrée sur le même site avait déposé plainte pour viol. Elle lui avait donné son adresse et, arrivé en voiture devant chez elle, il l'avait forcée à monter, disait-elle, avant de la violer alors qu'elle refusait ses avances. Willy Désir avait été écroué et, en examinant son compte "Adopte un Mec" et d'autres sites qu'il fréquentait, notamment "twoo.com", les enquêteurs avaient identifié d'autres jeunes femmes qui, sans avoir de contact entre elles, relataient des faits comparables, viols, violence et menaces.
Au total, onze victimes présumées ont été recensées.

Jugé pour ses actes concernant onze femmes. L'accusé sera jugé pour viol sur sept d'entre elles, viol aggravé sur deux femmes enceintes - l'une de lui, après quelques jours de relation -, tentative de viol sur une dixième et agression sexuelle sur la onzième. Willy Désir "nie totalement" les faits qui lui sont reprochés, selon son avocat, Maître Fabien Arakelian. Il reconnaît en revanche "les contacts avec les jeunes femmes via Adopte un Mec et l'existence de relations sexuelles". Devant les enquêteurs, l'accusé avait expliqué s'être inscrit sur le site pour assouvir son besoin de relations sexuelles quotidiennes, souvent brutales, sans préservatifs.

Condamné huit fois pour d'autres faits. Déjà condamné huit fois pour des délits routiers, violences ou consommation de stupéfiants, l'accusé est père de quatre enfants, issus de quatre relations différentes. Seules quatre femmes se sont à ce stade constituées partie civile. Elles ont la possibilité de demander un procès à huis clos. Plusieurs autres femmes n'ont pas souhaité porter plainte ni même être entendues. Le verdict est prévu vendredi.

"Adopte un Mec" liste, en ligne, ses "règles de prudence" : ne pas transmettre des informations trop personnelles (adresse, numéro de carte bancaire), se rencontrer dans un lieu public fréquenté, se déplacer par ses propres moyens. Les internautes ont aussi la possibilité de signaler tout profil "suspect" ou "inapproprié".