Ils n'en peuvent plus de risquer leur vie à chaque baignade. Des gérants de clubs de nage en mer ont manifesté ce samedi à Marseille dans le quartier de Malmousque pour dénoncer un manque de sécurité dans les eaux. Contrôles insuffisants des bateaux à moteur, vitesse trop élevée des jets-skis dans les 300 premiers mètres après la côte... Europe 1 a rencontré Noëlle, qui nage dans la rade de la cité phocéenne depuis plus de 20 ans. C'est devenu de plus en plus dangereux, selon elle. "Un bateau m'est passé dessus", raconte-t-elle.
"Il ne me voyait pas. Après, quand il m'a vu, il a mis les gaz et il est parti à fond... J'avais très peur de me prendre les jambes (dans son hélice) et il "était dans les 100 mètres", explique la nageuse en eau libre auprès d'Europe 1.
Aucun contrôle en mer, selon des nageurs habitués
Le nombre de bateaux n'a fait qu'augmenter autour de Marseille, surtout pour les mois d'été. Alain, préfère lui tout simplement aller nager ailleurs. "Je vais même nager hors Marseille, à Cassis ou à La Ciotat. Ils ne regardent pas s'il y a des nageurs", souffle-t-il. "Pourtant, de nos jours, tous les nageurs ont les bouées, mais même avec, il y a des problèmes", remarque Alain.
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Les matelots inexpérimentés qui louent un bateau à la journée ne respectent pas les lois. C'est le danger auquel la préfecture maritime s'attelle. "Les contrôles ne sont pas une fin en soi, ce qui compte, c'est le résultat", affirme Pierre-Louis Josselin, capitaine de frégate. "Nous avons pu constater cet été à Marseille une réduction du nombre de conflits d'usage signalés de 30%", indique-t-il. Toutefois, les habitués de la nage à Marseille disent n'avoir vu aucun contrôle en mer cet été.
Ces derniers espèrent être entendus rapidement par les services de l'État pour que cette zone des 300 mètres de large des côtes soit mieux partagée.