Payé 5.000 euros, un cheminot veut des indemnités pour son inactivité

© SEBASTIEN BOZON / AFP
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N.M. avec AFP , modifié à
Depuis 12 ans, ce cadre, qui se plaint d'avoir été placardisé, est payé 5.000 euros par mois sans travailler. 

Il se rend au travail depuis 12 ans, reçoit son salaire mais... ne fait rien. Un cheminot se plaint d'avoir été payé 5.000 euros par mois depuis 12 ans sans travailler. La SNCF, de son côté, reproche à cet employé d'avoir refusé les affectations et solutions qui lui ont été proposées, a-t-on appris vendredi, confirmant une information du Point.

Placardisé pour être une lanceur d'alerte ? Charles Simon, cadre supérieur de la SNCF, se plaint d'avoir été "placardisé virtuellement" en 2003 pour avoir "dénoncé une mauvaise gestion de la comptabilité de Geodis (une filiale de la SNCF". Problème, depuis, il dit ne pas avoir été affecté à un nouveau poste. L'homme de 55 ans indique avoir reçu quatre propositions de postes en 12 ans, auxquels il n'a pas été accepté "après les entretiens parce (qu'il est) un lanceur d'alerte". La SNCF précise que cet employé n'a déposé aucune plainte contre la mauvaise gestion qu'il dénonce, et considère l'attitude de Charles Simon "comme mal intentionnée", précisant qu'il a "refusé toutes les solutions proposées, reclassement ou négociation financière pour quitter l'entreprise", selon un porte-parole du groupe.

Licenciement impossible et nouvelle affectation. L'opérateur ferroviaire qui est un groupe public n'est pas en capacité de mettre quelqu'un à la retraite d'office et ne peut pas non plus le licencier. Charles Simon est en effet employé "au statut cheminot, qui interdit le licenciement", souligne le porte-parole. La SNCF a précisé mettre fin à toute négociation sans lui verser "un euro de dédommagement" et annonce que le saint-quentinois qui a fait l'école des Mines et l'ESSEC "sera affecté à un nouveau poste à partir du 1er septembre". Qualifiant cette offre de "mutation disciplinaire" et précisant qu'il n'était pas au courant de cette proposition, le quinquagénaire a confié à l'AFP qu'il préférait une négociation de ses conditions de départ. "Si on me propose un poste, je demande un dédommagement", a-t-il ajouté. 

"Un demi-million d'euros de dédommagement". La SNCF ajoute avoir été attaquée en 2011 devant les Prud'hommes par Charles Simon, qui estimait "que son inactivité constitue un préjudice". Le salarié "a été débouté", et réclame désormais au groupe ferroviaire "un demi-million d'euros de dédommagement pour son inactivité", selon la SNCF. Alors que la SNCF estime que l'homme a juridiquement épuisé toutes ses voies de recours, son avocate Me Anne-Sophie Petit, a expliqué à l'AFP qu'une demande de dommages et intérêts pour sanction injustifiée était en procédure à la Cour d'appel de Paris.