Le collectif des "gilets jaunes libres" demande à être reçu vendredi par Emmanuel Macron, pour "calmer" la France qui se trouve "au bord de l'insurrection et de la guerre civile", a annoncé jeudi un de ses représentants, Benjamin Cauchy.
"Pour négocier avec lui sur le pouvoir d'achat". "Nous en appelons au sens des responsabilités et au sens de l'État d'Emmanuel Macron. Le pays est au bord de l'insurrection et de la guerre civile. Nous demandons à être reçus pour négocier avec lui sur le pouvoir d'achat, qui est ce qui relie toutes les colères" de ce mouvement hétéroclite, a déclaré Benjamin Cauchy à l'AFP.
"Combien faudra-t-il de morts ?" "Les lycéens, les agriculteurs, plusieurs corporations sont dans la rue, des commerçants sont obligés de fermer, l'économie commence à avoir un genou à terre, combien de temps mettra-t-il [Macron] pour entendre la détresse des Français ? Combien faudra-t-il de morts ?", a-t-il poursuivi.
"C'est un appel au calme". "Il faut que le Président prenne conscience de sa responsabilité. C'est un appel au calme", a ajouté Benjamin Cauchy, alors qu'un "acte 4" du mouvement des "gilets jaunes" est annoncé samedi. Après des violences spectaculaires dans la capitale lors des deux derniers week-ends de mobilisation, l'Elysée a dit craindre "une très grande violence" samedi.
Un collectif en rupture avec les initiateurs du mouvement. "Lors d'un éventuel rendez-vous à l'Élysée, les "gilets jaunes libres" entendent réclamer notamment une "revalorisation du Smic, des retraites, des pensions d'invalidité et des pensions handicapés". "Il n'y a que ça qui calmera" le mouvement lancé le 17 novembre, estime Benjamin Cauchy. Une dizaine de "gilets jaunes" ont créé le collectif des "gilets jaunes libres", en rupture avec les initiateurs du mouvement, notamment Éric Drouet et Priscillia Ludosky, dont ils jugent la ligne trop radicale. Dans une tribune publiée dimanche dans le JDD, ils ont affirmé vouloir "être les porte-parole d'une colère constructive" et "tendre la main au gouvernement".
"Si nous recevons encore des menaces, nous passerons outre". Invités à Matignon mardi, ils avaient renoncé à s'y rendre après avoir reçu, disent-ils, des menaces anonymes de "gilets jaunes". "Si nous recevons encore des menaces, nous passerons outre et nous ferons en sorte de pouvoir nous y rendre en toute sécurité", a assuré Benjamin Cauchy.