Un «coup d'envoi» : les agriculteurs prêts à faire durer les blocages

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Wilfried Devillers (à Vélizy-Villacoublay) // Crédit photo : Magali Cohen / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP , modifié à

Un peu moins d'un an après leur première mobilisation, les agriculteurs sont de retour sur le devant de la scène face à l'urgence de leur situation. Les professionnels du secteur dénoncent notamment la faible action de l'Etat, malgré une première salve de mesures en janvier dernier. Sur le blocage de la N118, tous préviennent : ce n'est que le coup d'envoi. 

Moins d'un an après le premier mouvement, les agriculteurs sont de retour sur les routes et les ronds-points français pour protester contre l'absence de mesures fortes de la part de l'État face à leurs problèmes. Règles environnementales, accord de libre-échange avec le Mercosur ... Des premières annonces avaient pourtant été réalisées par le précédent gouvernement, mais elles ont été jugées insuffisantes. Alors, un peu partout dans le pays, les agriculteurs organisent des barrages , notamment à l'entrée sud de Paris, sur la N118 à la hauteur de Vélizy-Villacoublay. 

 

Une sensation de retour en arrière

Dès ce dimanche soir, ils étaient mobilisés sur cette voie rapide qui relie une partie de la banlieue sud parisienne à la capitale. Appuyé contre la roue de son tracteur, bonnet vert de la FNSA vissé sur la tête, Fabien se prépare pour la nuit. "On est organisés. Regardez à gauche, vous avez des palettes avec du bois, barbecue et des barnums prévus pour coucher. Regardez, il y a même devant vous une caravane et des remorques, comme ça, on a ce qu'il faut pour se mettre à l'abri, camper et passer la nuit", explique-t-il au micro d'Europe 1. 

Une organisation bien rodée, mais avec la sensation amère d'un retour en arrière. "C'est triste à dire, on recommence le dispositif qu'on avait déjà mis en place en début d'année. C'est triste car on n'est pas là pour emmerder les gens. Qu'on nous laisse travailler comme on a envie de bosser et qu'on nous écoute de temps en temps", insiste le professionnel. 

Que le début ?

Et c'est bien pour se faire entendre, pour se faire voir aussi que les agriculteurs passent la nuit sur la route. Pierre-Yves lève le poing en l'air quand un automobiliste klaxonne en signe de soutien. "On est en région parisienne, donc il y a un fort trafic. Ça permet justement que les gens nous voient, qu'ils voient qu'on est en train de reprendre notre mouvement. Et puis aussi renouer contact population-agriculteur", estime Pierre-Yves. 

Un peu plus loin, trois hommes profitent d'un brasero pour se réchauffer les mains avant d'aller dormir dans leur tracteur. Ils lèveront le camp à la mi-journée, mais tous promettent de nouvelles actions. Il ne s'agit pas, disent-ils, que du coup d'envoi.