Un «déchainement de violence» contre les gardiens des HLM d’Aubervilliers

HLM d’Aubervilliers
L'OPH gère les 8.000 logements HLM de la ville. © VICTOR POURCHER / EUROPE 1
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Victor Pourcher , modifié à
Quatre employés agressés en moins de dix jours : une série noire qui touche l’Office public de l’Habitat d’Aubervilliers. L’organisme gère les 8.000 logements HLM de la ville. À ces actes s’ajoutent plusieurs graffitis de menaces dirigés contre les gardiens.
REPORTAGE

"À tous les gardiens, vous risquez de perdre une jambe à cause de votre directeur." Le message, à moitié effacé, est écrit à la bombe rouge sur la grille fermée d’une loge de gardiens. Sur trois autres sites de l’OPH, les mêmes mots. Certains ont déjà été nettoyés.

Jean-Baptiste Paturet, patron de l’Office, a, lui aussi, été visé : une balle et un message de menaces déposés auprès d’un gardien. "C’est du jamais-vu pour l’ensemble du personnel", raconte-t-il. "C’est un déchaînement de violence très fort envers eux. Ils le ressentent forcément très mal."

HLM Auberviliers

© Victor Pourcer/EUROPE 1

Ne pas céder aux pressions ?

Des mots qui se traduisent aussi en actes. Dernier en date, une employée de 61 ans rouée de coups par deux hommes devant sa petite-fille. L’origine supposée de ces événements serait la restructuration de l’Office. Des employés touchaient des primes jugées trop importantes. Certains ont été licenciés.

Karine Franclet, maire UDI d’Aubervilliers, ne compte pas céder à ces pressions : "C’est la fin d’un système et je pense que ça génère des mécontentements qui s’expriment par des méthodes de voyous, des méthodes d’intimidation que je condamne. Elles ne fonctionneront pas !"

Certains gardiens HLM confient éviter de se déplacer seuls, mais continuent leur travail. Les quatre agents agressés ont déposé plainte et une enquête est en cours. En attendant, la sécurité est renforcée autour des loges.