Paris, vendredi soir. Une enfant de deux ans, seule avec sa mère, est en train de se noyer dans son bain. Les secours, prévenus, se dépêchent mais le trafic est encore saturé ce soir-là. Les pompiers sont coincés dans les embouteillages et peinent à se rendre immédiatement sur le lieu d'intervention. Hortense, 19 ans, qui vit près de là, reçoit une alerte sur son smartphone. Elle a téléchargé l'application mobile Sauv Life, lancée par l'association Sauv, pour se porter volontaire et être prévenue en cas de victime d'un malaise cardiaque dans son environnement géographique proche.
Le message lui signale un arrêt cardiaque à 5 minutes de chez elle. L'application lui permet même de géolocaliser les secouristes qui se trouvent à proximité d'un accident et les défibrillateurs disponibles dans l'espace public. La jeune femme se précipite alors sur les lieux de l’accident pour réaliser les gestes de premier secours.
"Les pompiers m’ont dit que ça l’avait sauvée"
"Lorsque j’arrive, l’enfant était allongée sur le pallier dans l’entrée", raconte-t-elle. "La petite ne bougeait plus du tout, elle était toute bleue. J’ai tout de suite commencé à la masser jusqu’à la venue des pompiers. Quand les secours sont arrivés, elle a recommencé à respirer."
Hortense reconnaît n’avoir jamais été confrontée à un arrêt cardiaque de sa vie. "Les pompiers m’ont dit que ça l’avait sauvée", confie-t-elle encore sous le choc. "Sans cette application, je pense que l’enfant ne serait pas ressorti vivant de cette histoire." Depuis sa création en 2018 par un médecin urgentiste du Samu de Paris, Lionel Lamhaut, la plateforme a permis de réaliser 79 sauvetages et rassemble plus de 315.000 "citoyens sauveteurs".