Un peu plus d'un Français sur deux s'estime capable d'identifier une "fake news" quand il y est confronté, une proportion inférieure à la moyenne mondiale, selon une étude Ipsos* menée dans 27 pays et publiée vendredi.
Des Français moins critiques ? Selon cette étude "Ipsos global advisor" (en anglais), 54% des Français sont persuadés de pouvoir distinguer le vrai du faux, quand la moyenne mondiale s'établit à 63%. Plus d'un Français sur deux (54%) estime être confronté régulièrement à des "fake news", une proportion inférieure à la moyenne des autres pays (60%), et 43% des personnes interrogées disent avoir déjà cru à une information avant de découvrir qu'elle était fausse (contre 48% de l'opinion mondiale).
Des définitions différentes de la "fake news". Pour la plupart des personnes interrogées (54%), une "fake news" se définit comme une "histoire dont les faits sont faux" et pour un tiers d'entre elles (35%), c'est avant tout "un fait biaisé, une histoire dont médias et hommes politiques ne choisissent que des faits qui appuient leur point de vue".
Pour moins d'un tiers d'entre elles (27%), les "fake news" sont "un moyen pour les hommes politiques et les médias de discréditer des informations avec lesquelles ils sont en désaccord", qui est la définition retenue par la majorité des Américains (51%, contre une moyenne mondiale de 36%).
Des Français "moins crispés". "Les Français se sentent un peu préservés de ces histoires de fake news, leur ressenti est moins crispé que dans d'autres pays, comme notamment les États-Unis où le président Trump a fait des 'fake news' un argument électoral et brandit régulièrement le terme", analyse Yves Bardon, directeur de la prospective chez Ipsos. "Compte tenu du manque de confiance dans les politiques et les médias, habituellement mesuré dans les études sur la fracture sociale en France, on pouvait s'attendre à des niveaux de défiance plus importants", relève-t-il.
Les politiques mis en cause. Interrogés sur les perceptions erronées de certains faits comme les niveaux d'immigration ou les taux de criminalité, plus de la moitié des répondants (52%) estime que c'est la faute des hommes politiques, près de la moitié (49%) celle des médias et 41% celle des réseaux sociaux.
*Enquête réalisée en ligne du 22 juin au 6 juillet auprès de 19.243 personnes (1.005 en France)