Un frère d'Adama Traoré a été placé en garde à vue mardi dans le cadre d'une enquête sur des tirs contre les forces de l'ordre en juillet à Beaumont-sur-Oise, dans le Val-d'Oise, lors des violences ayant suivi la mort du jeune homme, a indiqué le parquet de Pontoise. Plusieurs membres de la famille Traoré devaient aussi être entendus comme témoins mardi dans le cadre de cette procédure, a précisé le parquet.
Cinq autres personnes en garde à vue. Selon un membre du comité de soutien, une soeur d'Adama, Assa Traoré, devenue porte-parole de la famille, était entendue dans la matinée par des gendarmes.
Actuellement incarcéré, Bagui Traoré a été extrait de la maison d'arrêt du Val-d'Oise et placé en garde à vue "pour des faits de tentative d'assassinat sur personne dépositaire de l'autorité publique", a indiqué le parquet. Cinq autres personnes étaient également en garde à vue dans cette affaire. Quatre autres, interpellées ces derniers mois, sont en détention provisoire, selon le parquet.
Après la mort d'Adama Traoré, 24 ans, lors de son arrestation par des gendarmes le 19 juillet, des violences avaient éclaté à Beaumont-sur-Oise, d'où il était originaire, et dans les communes voisines : tirs d'armes à feu et de mortiers artisanaux, véhicules incendiés, bâtiments publics pris pour cible.
Le comité de soutien dénonce des "violences psychologiques". Selon les autorités, une soixantaine de coups de feu avaient été tirés pendant ces cinq nuits de violences, et 13 policiers et gendarmes blessés. Une information judiciaire sur ces tirs avait été ouverte, et l'enquête confiée à la section de recherches de Versailles.
Bagui Traoré a été condamné en décembre à huit mois de prison ferme pour outrages et violences à l'égard de policiers municipaux et gendarmes, lors d'un rassemblement organisé en marge d'un conseil municipal de Beaumont-sur-Oise en novembre. Il a fait appel. Un autre frère d'Adama, Youssouf, a été condamné à six mois de prison dont trois avec sursis pour outrages et menaces de mort. Le comité de soutien a dénoncé mardi des "violences psychologiques" à l'égard de la famille Traoré et une volonté d'"étouffer" leur lutte.