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avec AFP , modifié à
Un homme armé qui tentait vendredi matin de mettre le feu à une synagogue à Rouen a été tué par la police, a annoncé le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin. L'homme, armé d'un couteau et d'une barre de fer aurait menacé un policier, qui a fait usage de son arme. Deux enquêtes ont été ouvertes. D'après une source proche du dossier, l'homme était sous OQTF depuis moins d'un an. Suivez l'évolution de la situation en direct.

Des policiers ont abattu vendredi matin un homme armé notamment d'un couteau qui tentait d'incendier la synagogue de Rouen et les menaçait, un acte qui a causé "énormément de dégâts" dans le lieu de culte, selon une responsable de la communauté locale. Le suspect était un homme de 29 ans, né en Algérie, qui avait demandé la nationalité française, ce qui lui a été refusé. Il faisait depuis moins d'un an l'objet d'une OQTF. Gérald Darmanin a dénoncé un "acte antisémite particulièrement grave". Suivez l'évolution de la situation en direct. 

Les principales informations à retenir : 

  • Un homme armé a tenté de mettre le feu à une synagogue de Rouen vendredi matin
  • Il a été abattu par la police
  • Le policier auteur du tir va être décorer
  • L'homme était sous OQTF

Le policier qui a tué l'incendiaire sera "décoré", annonce Darmanin

Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a annoncé que le policier de 25 ans qui a tué vendredi matin l'homme qui a incendié la synagogue de Rouen serait "décoré". "Je voudrais le féliciter ici et lui dire qu'il sera décoré par la République pour son soutien à la protection des lieux de culte et des personnes. Il a fait usage de son arme administrative et je veux dire qu'il a eu raison de le faire", a déclaré le ministre lors d'un point presse à Rouen.

Un couteau et une barre de fer

Vers 6h45, les policiers sont "intervenus sur un signalement de dégagement de fumée près de la synagogue", située rue des Bons enfants dans le centre historique de Rouen, a détaillé une source policière à l'AFP. "Un individu a mis le feu à la synagogue de Rouen. Il aurait pris à partie les policiers et les pompiers", a indiqué à l'AFP le procureur de Rouen, Frédéric Teillet. "Ensuite, il aurait menacé un policier d'un couteau et ce dernier a fait usage de son arme et l'individu est décédé", a précisé le procureur, qui doit tenir une conférence de presse vers midi vendredi.

Selon la version policière, la police nationale a vu sur les lieux "un individu debout sur le mur d'enceinte de la synagogue, porteur d'une barre de fer et d'un couteau de 25 centimètres. Il brandit le couteau et se dirige vers les policiers qui tirent". Une première enquête a été ouverte pour "incendie volontaire" visant un lieu de culte, "violences volontaires sur personnes dépositaires de l'autorité publique" confiée à la police judiciaire de Rouen, a fait savoir le parquet.

Une autre enquête a été ouverte sur les circonstances du décès de l'individu armé pour "violences volontaires avec armes ayant entrainé la mort sans intention de la donner", confiée à l'Inspection générale de la police nationale (IGPN). "A Rouen, les policiers nationaux ont neutralisé tôt ce matin un individu armé souhaitant manifestement mettre le feu à la synagogue de la ville. Je les félicite pour leur réactivité et leur courage", a écrit Gérald Darmanin sur X, qui doit se rendre sur place vers 13h30. L'homme abattu par les forces de l'ordre a été identifié, a précisé une source proche du dossier, qui n'a pas décliné cette identité.

"Choc absolu"

"C'est l'effroi, c'est le choc absolu", a réagi de son côté le maire de Rouen Nicolas Mayer-Rossignol, arrivé sur place. Selon la présidente de la communauté juive de Rouen Natacha Ben Haïm, "le feu a fait énormément de dégâts. J'ai dû reconnaître les lieux, donc je peux vous dire que c'est terrible". "On a eu un grand miracle. Les livres de la Torah, les livres sacrés, c'est vraiment l'objet le plus important, sentimentalement en plus que financièrement, n'ont pas été touchés. Alors que l'incendie a éclaté juste à côté, c'est-à-dire que tout ce qui est à côté a brûlé", a-t-elle ajouté.

"La communauté est bouleversée. On est une petite communauté et malheureusement, ça peut nous arriver aussi", a déclaré le rabbin Chmouel Lubecki, en référence aux actes antisémites en progression. Il a précisé que près de 150 à 200 familles composent la communauté juive de la ville normande. Sollicité par l'AFP, le Parquet national antiterroriste indique être en train d'évaluer s'il se saisit du dossier.

Le profil de l'homme abattu 

L'individu, qui a été abattu par les policiers, est un homme de 29 ans, né en Algérie, qui avait demandé la nationalité française, ce qui lui a été refusé. Selon les informations d'Europe 1, l'individu était sous OQTF, une obligation de quitter le territoire français, depuis un an. Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, a indiqué que cet homme était inscrit au fichier des personnes recherchées.

Le syndicat Alliance réagit

"Le policier a dû faire usage de son arme administrative pour protéger sa vie et celle d’autrui, ce qui a occasionné la mort de l’assaillant. La légitime défense semble établie, l’enquête ouverte sur ce volet là devrait permettre de le confirmer", a réagi le syndicat Alliance. "Le collègue a certainement évité un périple meurtrier au regard de la détermination manifeste de l’individu. Faire usage de son arme n’est jamais anodin notamment sur le plan psychologique. Nos pensées vont vers notre collègue, les intervenants et tous les collègues du commissariat de police de Rouen."

Un rassemblement devant la mairie de Rouen

Près de 300 personnes se sont rassemblées en soirée à Paris, et autant à Rouen. Ce rassemblement citoyen a été lancé à l'appel du maire de Rouen, qui a pris la parole vers 18h30. "Rouen ne sera jamais une ville d'indifférence", a martelé Nicolas Mayer-Rossignol. Malgré l'attaque de la synagogue, l'office de shabbat a tout de même bien lieu vendredi soir. C'est ce qu'assure le rabbin de Rouen qui appelle sa communauté à ne pas tomber dans le piège de la peur.