C'est une première en France : des poulets vendus en supermarché vont être munis d'une étiquette qui indique la façon dont les animaux ont été traités. C'est le groupe Casino qui lance la tendance à partir de lundi. Europe 1 vous explique ce nouveau label.
Quatre niveaux de notation. L'étiquetage va concerner six références (cuisses, poulets entiers...) de la marque Terres et saveurs. Le principe du label est simple : une note indiquera si ces poulets ont été élevés avec le souci du bien-être animal. Un système qui s'apparente à celui de la numérotation des œufs de 0 (bio) à 3 (poules élevées en cages ou en batteries). Casino a retenu pour son dispositif quatre niveaux : supérieur (A), bien (B), assez bien (C) et standard (D).
230 critères pour prétendre à un A. Pour décrocher la meilleure note, la référence devra répondre à 230 critères mis au point avec trois ONG spécialisées dans le bien-être animal. A noter que l'ensemble de la vie du poulet, de sa naissance à sa mise à mort, est pris en compte. Les agriculteurs doivent élever moins de 11 poulets par m2, soit deux fois moins que pour le poulet standard. La jeune volaille doit avoir un accès vers l'extérieur, une prairie par exemple. Le trajet jusqu'à l'abattoir ne doit pas aller au-delà de trois heures, et à destination, une vidéo doit vérifier le déchargement et la qualité d'étourdissement des bêtes.
"Ça va rassurer le consommateur". La centaine d'éleveurs qui travaillent pour la marque concernée du groupe Casino sont donc en train d'être notés. C'est le cas de Christian Laforêt, éleveur dans le Gers. Déjà estampillé Label rouge, son élevage n'a bénéficié que de quelques investissements pour atteindre la note A. De nouveaux perchoirs ont été acheté "pour agrémenter l'aire de vie des poulets et pour satisfaire le besoin naturel de se percher". "Ce n'est pas quelque chose qui est fondamental, je pense surtout que ça va rassurer le consommateur", estime le chef d'exploitation.
Inspirer d'autres enseignes nationales. L'estampillage de Casino est un premier pas car l'espoir du groupe, c'est que d'autres enseignes nationales rallient cet étiquetage sur le bien-être animal. La route est cependant encore longue. En France, 700 millions de poulets sont produits chaque année et s'ils étaient notés, plus de 80% d'entre eux n'auraient qu'un D, la note standard.