Le porte-parole d'une association LGBT tunisienne, Nidhal Belarbi, a été roué de coups par quatre hommes, dans la nuit de jeudi à vendredi, à Paris. Ce militant a obtenu l'asile politique en France parce qu'il avait été condamné pour homosexualité en Tunisie. L'un de ses agresseurs s'en était déjà pris à lui en 2013, mais même après l'intervention des secours vendredi, il a encore essayé de le frapper, comme nous l'a rapporté Nidhal Belarbi.
"J'étais en train de rentrer chez moi, et je me suis retrouvé entouré par quatre personnes. Quelqu'un m'a dit : 'Tu vois, le monde est petit'. Un autre : 'Sale pédé. Tu es en France, mais on peut te tuer, on peut tout faire'", rapporte auprès d'Europe 1 Nidhal Belarbi. "Un troisième a commencé à me frapper, à coups de poings et à coups de pieds. Des policiers sont arrivés. Lorsque j'étais dans l'ambulance, mon agresseur a encore essayé de me frapper : il a ouvert la porte du camion, mais le pompier l'a repoussé."
"Je vais toujours défendre notre cause et continuer à avancer"
"Pire que les douleurs physiques, ce sont les douleurs psychiques", poursuit Nidhal Belarbi. "Quand je marche dans la rue, j'ai un peu peur, je me retourne. Je suis un peu traumatisé, mais je vais toujours défendre notre cause et continuer à avancer", assure-t-il.
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— ▲Comité Idaho France ❤️ (@LGBTphobie_INFO) 11 août 2019
Nidhal Belarbi est actuellement hébergé par un ami, Louis-Georges Tin, fondateur de la Journée mondiale contre l'homophobie et la transphobie. Témoin de la scène, il s'inquiète pour l'avenir de son ami. "Nidhal a dû fuir son pays, il trouve refuge en France et se trouve encore maltraité, persécuté", déplore-t-il, également auprès d'Europe 1. "Il n'y a pas de lieu vraiment sûr, c’est un peu ce qui le déprime. Il a été torturé, son partenaire a été torturé, il essayait de reconstruire sa vie ici et là, on a l'impression que tout est cassé, qu'il ne sera en sécurité nulle part", conclut-il.