Quelque 1.200 personnes, selon la préfecture de police, ont manifesté mardi à Paris pour protester contre la réforme de l'accès à l'université et plus largement contre la politique d'Emmanuel Macron, alors que la mobilisation des étudiants provoque des blocages de facs.
"Lycéens, étudiants, chômeurs et salariés, c'est tous ensemble qu'il faut lutter car c'est tous ensemble qu'on va gagner", scandaient les participants, jeunes et moins jeunes, qui manifestaient à l'appel de plusieurs organisations, dont le Snesup-FSU (syndicat des professeurs du supérieur), Solidaires étudiant.e.s, Sud Éducation, la CGT, l'Unef (syndicat étudiant), FIDL et SGL (lycéens).
Début de la #manifestation étudiante à #Paris. Entre #Sorbonne et #Jussieu. Délégation de #cheminots présente dans le cortège. cc @BFMTV@BFMParispic.twitter.com/mktG0NwqJQ
— Tanguy de Lanlay (@tanguydl) 10 avril 2018
Contre "la sélection à l'entrée à la fac". Lilà Le Bas, la présidente de l'Unef, Hervé Christofol, secrétaire général du Snesup-FSU, et Julien Coupat, membre le plus connu du groupe libertaire de Tarnac (qui connaîtra jeudi son sort judiciaire à l'issue du procès pour dégradation d'une ligne SNCF), étaient présents à cette manifestation, qui a relié la Sorbonne à l'université de Jussieu.
Esteban et Aubin, 16 ans et tous deux en première scientifique au lycée Louis-le-Grand, sont venus protester "contre la loi Orientation et réussite des étudiants" qui, selon eux, "instaure la sélection à l'entrée à la fac". "Plus généralement", ils contestent "les attaques contre le service public", citant les hôpitaux, les Ehpad et la SNCF.
Slogans de soutien aux cheminots. Des professeurs et parents d'élèves du Val-de-Marne étaient également présents, réclamant des moyens supplémentaires pour les écoles, collèges et lycées de ce département qui connaît une forte hausse démographique. "Le problème, ce n'est pas APB ou Parcoursup (la plateforme d'inscription à l'université). Le problème, c'est le manque de moyens dans l'Éducation nationale et l'enseignement supérieur", a déploré Marianne, professeur d'anglais dans un lycée du département.
Les manifestants ont chanté des slogans de soutien aux cheminots ou appelant à la fin du capitalisme. Sur les pancartes et banderoles : "Pour un bac national, pour une université ouverte", ou encore "Les murs ont des oreilles, vos oreilles ont des murs", recyclant ainsi, 50 ans après, un des slogans les plus célèbres de Mai 68.
Une manifestation devant le rectorat de Montpellier. 200 manifestants opposés à la loi Vidal se sont également massés devant le rectorat de Montpellier. Après s'être rassemblés devant l'université des sciences, au nord de la ville, ils ont rejoint le centre historique en "tramway gratuit" pour se rendre devant le rectorat, en semant au passage leur escorte policière.
Les manifestants ont également réclamé "justice pour la fac de droit". Dans la nuit du 22 au 23 mars, une dizaine de personnes cagoulées ont chassé les étudiants occupant un amphithéâtre de cette faculté. Plusieurs des manifestants ont exprimé leur "indignation" que les membres du commando n'aient toujours pas été identifiés. Des enquêtes judiciaires et administratives sont en cours.