Perturbations à la RATP : "La grève tue les musiciens du métro"

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Zoé Pallier, édité par Laetitia Drevet

Les métros parisiens marchent au ralenti depuis un mois, avec encore beaucoup de lignes au moins partiellement fermées. Une galère pour les musiciens qui jouent habituellement dans les rames, nombreux à avoir jeté l'éponge face à l'encombrement des trains et l'énervement des passagers. 

Un mois de grève dans les transports et encore de très nombreuses lignes fermées dans le métro parisien. Un mois de galère pour les usagers, mais aussi pour ceux qui y gagnent habituellement leur vie. Ceux qui jouent officieusement dans les rames et les agréés par la RATP sont nombreux à avoir jeté l'éponge. 

Dans les couloirs de la station Gare de Lyon, Loris est le seul à avoir ouvert la housse de son instrument. S'il a réussi à recueillir quelques pièces, c'est parce qu'il a choisi un emplacement stratégique, à défaut d'être confortable. "Comme c’est entre deux lignes automatiques, il y a beaucoup plus de monde. Mais ils sont aussi un peu plus énervés…", explique-t-il entre deux morceaux. Énervement dans les couloirs, et aussi dans les rames bondées. Y jouer de la musique est mission quasi impossible. "La grève tue les musiciens du métro", regrette l'un d'entre eux, resté à quai.

"Ce mois-ci j'ai fait zéro"

Eddy, lui, joue d'habitude ses morceaux à la station Bastille. Mais depuis quelques jours, il a quitté les souterrains du métro. "J’ai un peu essayé, j’ai vu que ça ne prenait pas. Il y avait tellement de monde dans les couloirs… C’est difficile aussi de capter l’attention des gens. J’ai replié assez vite !", regrette-il.

Ses revenus ont largement pâti de ce mois de grève. "En jouant dans le métro l’année dernière au mois de décembre, j’ai gagné l’équivalent d’un Smic. Ce mois-ci, j’ai fait zéro", compare Eddy. Seul avantage selon certains musiciens : les agents, très occupés à gérer d'éventuels débordements, ont moins de temps pour les contrôler.