Retards de livraison des vaccins : le président d'AstraZeneca France s'explique

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Le président d'AstraZeneca France, invité exceptionnel d'Europe 1, a assuré mardi que les retards de livraison du vaccin du groupe pharmaceutique étaient dus à un raté sur le passage de l'échelle clinique à l'échelle industrielle. "Nous aurions voulu faire mieux", a-t-il concédé.

D'abord précurseur sur le vaccin contre le coronavirus, AstraZeneca a vu son image se ternir au fil des semaines et des retards de livraison de son produit, notamment aux pays de l'Union européenne. Au point qu'un bras-de-fer s'est engagé avec Bruxelles, qui a accusé le groupe suédo-britannique d'avoir volontairement privilégié d'autres territoires pour des raisons commerciales. Olivier Nataf, président d'AstraZeneca France et invité exceptionnel d'Europe 1, a réfuté mardi cette accusation. "Quand vous passez d'une échelle clinique en termes de chiffres de production, à, très rapidement, l'échelle industrielle, il y a un mouvement d'amplitude que nous n'avons pas réussi à réaliser", a-t-il assuré.

"C'est en fait assez simple, même si effectivement, c'est quelque chose qui est fâcheux et que nous aurions toujours voulu faire mieux", a encore concédé Olivier Nataf. "Il fallait aller très vite et nous avions des chiffres de rendement au niveau clinique qui ne se sont pas vérifiés immédiatement au niveau industriel."

"Toute polémique est contreproductive"

Le président d'AstraZeneca a nié toute manoeuvre commerciale. "C'est un vaccin que nous fabriquons à prix coûtant. Ça veut dire que nous ne réalisons aucun bénéfice sur ce vaccin", a-t-il assuré. "Je tiens à le dire et à le redire, AstraZeneca ne fait pas d'argent sur ce vaccin. Donc, il n'y a pas du tout de notions commerciales. Il y a des estimations de rendement qui n'ont pas été au rendez-vous."

Olivier Nataf a enfin tenu à rappeler que malgré des cas de thrombose, le vaccin d'AstraZeneca était indispensable pour combattre la pandémie. "Le virus est l'ennemi commun. Donc, toute polémique est finalement contreproductive dans la mesure où elle ralentit effectivement la campagne de vaccination", a-t-il affirmé. "Donc, il est très important de regarder les faits, et les faits, c'est que le ratio bénéfice-risque dont on a beaucoup parlé est en faveur de l'utilisation de ce vaccin. C'est pour ça que de nombreux pays l'utilisent."