L'ancien "Sarko boy", dont le procès a débuté lundi, avait été arrêté en route pour Bruxelles avec 350.000 euros et 400.000 dollars en liquide.
"Il y a un parfum de corruption dans ce dossier" : l'ancien ambassadeur et "Sarko boy" Boris Boillon, jugé pour avoir transporté clandestinement une forte somme de cash, a défendu lundi ses activités d'homme d'affaires en Irak. Ce "parfum lancinant de corruption" est évoqué par le président Peimane Ghaleh-Marzban, alors que le tribunal correctionnel de Paris décortique les affaires privées du diplomate.
L'ancien ambassadeur de France en Irak et en Tunisie, aujourd'hui âgé de 47 ans, ne se démonte pas. Costume ajusté, imposant bracelet-montre, teint bruni, d'allure juvénile malgré quelques cheveux gris, il n'est pas jugé à proprement parler pour des activités douteuses en Irak.Mais le tribunal cherche à remonter la piste de ces 350.000 euros et 40.000 dollars que Boris Boillon transportait le 31 juillet 2013, quand il a été intercepté par des douaniers en gare du Nord, à Paris.
Son style clinquant avait défrayé la chronique. Celui dont le style clinquant a pu défrayer la chronique diplomatique comparaît lundi toute la journée puis mardi matin pour défaut de déclaration - la loi impose de déclarer tout transport d'espèces de plus de 10.000 euros dans l'Union européenne -, faux et usage de faux, blanchiment de fraude fiscale et abus de biens sociaux.
L'ancien conseiller du président Nicolas Sarkozy encourt une amende pour ce défaut de déclaration, jusqu'à cinq ans de prison pour les autres chefs de poursuite.
Surnommé "James Bond de la diplomatie" par un magazine people. L'interrogatoire d'une implacable courtoisie du président n'intimide guère celui qui a posé dans un magazine people sous le titre : "James Bond de la diplomatie". L'argent liquide ? "A Rome, on fait comme les Romains", réplique le prévenu en évoquant les défaillances du système bancaire irakien, qui nécessitaient de se faire payer en espèces.
"Ma valeur ajoutée est de mériter le salaire de la peur, d'aller arpenter des terres difficiles, j'ai travaillé en Irak et il est naturel que j'en tire des bénéfices", se défend-il, presque lyrique. Le tribunal doit examiner lundi après-midi les étranges aller-retour entre Paris et Bruxelles de Boris Boillon le 31 juillet 2013, jour de son arrestation avec ces mystérieuses liasses de billets flambant neufs.