Un salarié prestataire a été retrouvé lundi "en situation de malaise dans son bureau" de la centrale nucléaire de Paluel, où il se trouvait "depuis 72 heures", a annoncé mardi EDF. Le "conducteur de travaux de 52 ans a été retrouvé lundi matin en état de choc, étalé par terre, complètement déshydraté, dans un état lamentable. On est en droit de penser qu'il a passé plus de trois jours sans boire ni manger et il a dû avoir froid", a affirmé Sylvain Chevalier, délégué CGT de la centrale de Paluel.
Vu pour la dernière fois jeudi. Interrogée par la presse, l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) de Normandie a annoncé avoir ouvert une "enquête, comme pour tout accident grave", qui pourra durer "plusieurs semaines voire plusieurs mois". Selon le syndicat, l'homme avait été vu par un collègue pour la dernière fois jeudi vers 14h. Son chantier étant suspendu le vendredi, peu de salariés étaient alors présents dans cette zone et personne ne s'est étonné de ne pas le voir, poursuit la CGT. Lorsque les salariés de son entreprise ont trouvé lundi vers 8h10 la porte de son bureau close, ils ont décidé de la forcer au pied de biche avant de le trouver, "conscient mais tenant des propos incohérents", selon Sylvain Chevalier. "Après vérification des données de son badge d'accès, il a été identifié que le salarié se trouvait sur le site depuis 72 heures", confirme EDF dans un communiqué.
Le salarié hospitalisé. L'homme "a été immédiatement pris en charge par le service de santé de la centrale de Paluel" puis transféré au CHU de Rouen, a ajouté l'industriel. "La direction du site a lancé des investigations pour préciser les circonstances dans lesquelles cet événement est survenu. Parallèlement, une enquête préliminaire de gendarmerie a été diligentée dès la découverte du salarié", selon le communiqué d'EDF. Dans un communiqué, la CGT a dénoncé "l'absence de procédure claire permettant de localiser les salariés à la fin de chaque journée de travail". "Cette situation inacceptable s'apparente à de la non assistance à personne en danger (...) même si, bien évidemment, il n'y a rien d'intentionnel", estime le syndicat, selon lequel "les entrées et les sorties sont gérées par un outil informatique" qui "alerte pour toute sortie qui n'est pas effectuée au bout de 12 heures".