Une limite très largement dépassée : dimanche après-midi, des jeunes Strasbourgeois se sont rassemblés à bien plus de dix personnes, la jauge autorisée pendant le déconfinement, pour disputer un match de football illégal dans un stade de la ville alsacienne. Ils étaient, selon l'adjoint aux sports de la ville, "entre 300 et 400 personnes". Un spectacle "hallucinant", confie Yves, un riverain du stade Paco-Matéo, au micro d'Europe 1.
"C'est un truc de fou", assure le riverain, dont la maison donne directement sur ce stade de l'ouest strasbourgeois. Il y avait "des voitures partout", c'était "noir de monde", raconte-t-il. "Il n'y avait strictement rien de respecté, j'ai trouvé ça hallucinant, hallucinant… "La plupart" des jeunes était "sans masque". "C'était un match de foot, ça hurlait, il y avait de l'ambiance."
Strasbourg meilleur ambiance que votre Paname là pic.twitter.com/yuvLumj7s9
— (@Yunss67) May 24, 2020
"Au-dessus de toutes les lois"
"Dans le contexte actuel", ce match entre une équipe du quartier du Neuhof et de Hautepierre est "incompréhensible", souligne Yves, alors que l'adjoint aux sports a promis "des sanctions très sévères" si "des éducateurs ou licenciés de foot" étaient identifiés sur les images des caméras de vidéosurveillance installées dans le quartier.
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"Avec tout ce qu'on vient de vivre, ça m'attriste parce que j'ai l'impression qu'il y a des gens qui ne sont pas conscients, qu'ils n'ont pas vu de près" des morts du coronavirus, poursuit Yves. "Là, on se fiche de tout comme s'il n'y avait jamais rien eu. Tu te dis 'mais mince, ils sont au-dessus de toutes les lois'."
"Une cocotte-minute qui risquait de péter"
Dimanche après-midi, pendant cette rencontre à forte affluence, Yves n'a "pas vu la police" intervenir : "Qu'est-ce qu'ils veulent faire, là ? Il y avait tellement de monde. C'était une cocotte-minute qui risquait de péter, alors ils ont préféré, je pense, ne pas mettre le feu aux poudres."
Le risque de formation d'un foyer épidémique est en tout cas présent : selon l'épidémiologiste Gilbert Deray, chef du service de néphrologie à la Pitié-Salpêtrière à Paris, "ce genre de réunion peut constituer une mini bombe virale", a-t-il tweeté. "J'espère que ça restera une belle fête pour tous ceux qui étaient là, et que personne ne sera contaminé dans les 15 jours", conclut Yves.