Ils n’ont toujours pas d’horizon de réouverture. Voilà quinze mois que les boîtes de nuit sont fermées en France en raison de la situation sanitaire. Les professionnels du secteur se désespèrent : 154 discothèques ont déjà été placées en liquidation judiciaire depuis le début de la crise du Covid-19. Les exploitants seront fixés sur une éventuelle réouverture "au 15 juin au plus tard", a promis le ministre délégué aux PME, Alain Griset, sur BFM Business.
"Je ne suis pas en contact avec tous les clubs et tous les patrons de clubs, mais c'est sûr que c'est une économie qui se meurt", a voulu alerter dimanche, dans la matinale d’Europe 1, le DJ Bob Sinclar. "Moi, j'ai réussi à survivre grâce à mes droits d'auteur", concède l’interprète de Love Generation, qui tenait toutefois à exprimer son soutien à "tous les gens qui travaillent dans les discothèques et dans les métiers artistiques et ceux qui soutiennent les artistes, comme les assistants." "Tout ce monde-là... ils sont plus d'un million en France", pointe-t-il.
"Je ne sais pas ce qu'on peut faire"
Bob Sinclar reconnait qu’il est difficile d’imaginer un protocole sanitaire pour des lieux clos, où se réunissent un nombre important de personnes, amenées à danser, transpirer, consommer des boissons dans une grande promiscuité – "Je ne sais pas ce qu'on peut faire" -, mais il s’agace de ce qu'il dénonce comme des incohérences de la part de l'exécutif. "Ce qui est assez drôle, c'est qu'il y avait cette petite anecdote sur les clubs échangistes qui vont rouvrir", rappelle-t-il. "Donc, il y aura une distanciation sociale dans les clubs libertins ?"
Petite précision : seuls les lieux libertins classés dans la même catégorie que les bars et restaurants ont été autorisés à rouvrir le 19 mai, à condition d’accueillir leur clientèle en terrasse. Les clubs échangistes référencés comme boîtes de nuit ne sont pas encore autorisés à rouvrir.
"Le lieu du clubbing est un lieu communautaire qui est très important pour moi et sacré parce que les gens rentrent dans un univers totalement différent", poursuit Bob Sinclar. "Ils sortent de leur quotidien, ils rencontrent des gens, il n'y a pas de racisme, de choses comme ça. Les gens sont unis avec la musique, vont voir un DJ. Je trouve que c'est très important", conclut le musicien.