Les collégiens de la France entière ont rendu hommage, lundi, au professeur Samuel Paty, assassiné mi-octobre devant son collège de Conflans-Sainte-Honorine. Nicolas Schneck, enseignant d'histoire-géographie, revient pour Europe 1 sur ses échanges avec les élèves, marqués par le respect et la recherche de vérité.
La rentrée des classes se déroule mardi matin pour les élèves du Collège du Bois d'Aulne, à Conflans-Sainte-Honorine, l'établissement de Samuel Paty. Mais elle a eu lieu dès lundi partout ailleurs en France, avec un hommage "émouvant" à ce professeur assassiné mi-octobre. Nicolas Schneck, enseignant d'histoire-géographie à Tourcoing, raconte comment lui et ses élèves ont vécu cette journée particulière.
Besoin de "revenir sur les faits"
Depuis quelques jours, cet enseignant rencontré par Europe 1 appréhendait cette matinée d'hommage et d'échanges avec ses élèves de Troisième. "Ils ont été réceptifs et ont reparlé d'émotion, d'hommage, de respect", explique-t-il, rassuré. "Même s'ils sont adolescents et n'osent parfois pas exprimer leurs émotions, c'était clairement palpable."
Lors de cette journée en partie consacrée à l'hommage à Samuel Paty, les enseignants ont abordé les questions des élèves sur cet assassinat qui a plongé la France dans l'effroi. "Ils ont eu beaucoup besoin qu'on revienne sur les faits, sur ce qui s'est passé", poursuit Nicolas Schneck. "Ils en ont beaucoup entendu parler durant ces deux semaines de vacances à la maison et remettre à plat les choses a été très utile. Il fallait rappeler l'importance de la liberté d'expression et de la laïcité, qui sont des fondements du vivre-ensemble."
"Bétonner la transmission des savoirs"
Ces principes vont maintenant devoir être réaffirmés sur le long terme, au-delà de cette seule journée d'hommage. "Dans l'équipe d'histoire géographie, on réfléchit déjà à comment, ensemble, aborder toutes ces notions-là. On veut encore plus 'bétonner' la transmission de nos savoirs et faire passer un message clair et compréhensible, ne pas laisser de doute dans leur esprit", insiste l'enseignant nordiste. "Il ne faut rien lâcher. Personnellement, je ne lâcherai rien."