"Les jeunes n'ont qu'une envie, c'est de sortir, faire la fête, boire, s’embrasser... vivre quoi !" Le constat est signé du sociologue Louis Chauvel, invité mercredi matin d’Europe 1. A quelques heures du réveillon du 31 décembre, les autorités craignent des violences, et le professeur à l’université du Luxembourg ne se montre pas forcément rassurant. "Il est clair qu’une jeunesse qui est restée enfermée aussi longtemps risque de sortir brutalement", prévient-t-il.
Car après de longs moins de confinement, en raison de l’épidémie de coronavirus, Louis Chauvel décrit une jeunesse longtemps solidaire de ses aînés, mais aujourd’hui au bord de la rupture. "C’est vrai pour le 31 parce que c’est l’actualité. Mais nous risquons effectivement, dans les mois qui viennent, de rencontrer un grand nombre de situations d'émeutes et de violences de rue. Parce que c'est la logique naturelle de sortie de ce type de crise", analyse le sociologue.
"Les difficultés rencontrées ne peuvent qu'accroître les risques de violence"
"On l'a vu au Chili il y a trois mois : le printemps chilien a été marqué par des violences de rue extrêmement fortes", poursuit Louis Chauvel pour appuyer son propos. Et le mouvement Black Lives Matters dans l'hémisphère nord en juin dernier, cet été dans le Minnesota et même sur la Cinquième Avenue, à New York, a été l'occasion de violence, d'émeutes et de pillages."
"On peut donc craindre qu’effectivement, ces conséquences-là soient les conséquences normales de l'enfermement de la jeunesse tel qu'on le connaît aujourd'hui", en conclut l’expert. "Ce n'est pas juger, c'est simplement constater que les difficultés rencontrées ne peuvent qu'accroître les risques de violences, notamment de violence de rue, mais aussi d'autres natures."