La ministre déléguée aux Transports entend présenter "probablement au printemps 2018" une loi sur le transport ferroviaire, ont indiqué mardi des syndicats de la branche, à l'issue d'une première entrevue avec Elisabeth Borne.
Première discussion avec la ministre. Cette première discussion avec les syndicats a été l'occasion d'aborder les problématiques de la "dette, de l'état des infrastructures et de l'ouverture à la concurrence" et "tous les syndicats ont fait remonter leurs craintes sur les dysfonctionnements actuels", a résumé auprès de l'AFP Laurent Brun, numéro un de la CGT-cheminots, premier syndicat à la SNCF. Six syndicats étaient présents (CGT, CFDT, FO, CFTC, CFE-CGC, Unsa). Manquait SUD-Rail.
Des réponses "laconiques". Sur la plupart des sujets, "les réponses de la ministre ont été laconiques". Elle a expliqué être dans "la phase d'élaboration de son programme pour lancer une loi probablement au printemps 2018", selon Laurent Brun, un calendrier également confirmé par l'Unsa. Au préalable, une "concertation" sera menée, dirigée par une "personnalité", a précisé Laurent Brun.
Dette du réseau ferroviaire. Sur la question centrale de la dette colossale du ferroviaire (44,9 milliards d'euros pour SNCF Réseau et 7,9 milliards pour SNCF Mobilités), la CGT dit n'avoir "pas senti une volonté farouche de reprise de la dette par l'Etat", porte qu'Emmanuel Macron avait entrouvert durant sa campagne. Cependant, Elisabeth Borne a expliqué que "si l'Etat investit dans le ferroviaire, il veut un retour en termes d'efficacité".
La CGT ne veut pas d'efforts de compétitivité supplémentaires. Pour la CGT-Cheminots, exiger des efforts de compétitivité supplémentaires des cheminots "déjà à l'os" serait une ligne rouge : "on ne demande pas aux ouvriers qui ont construit une maison de payer l'emprunt de celui qui l'a achetée". Cette rencontre était une "prise de contact", "on reste un peu sur notre faim", a commenté Roger Dillenseger (Unsa, deuxième syndicat à la SNCF), pour qui la ministre est restée "vague" sur le contenu de la future loi.
Sur l'ouverture à la concurrence, "elle a dit qu'elle ne se sentait pas tenue par la proposition de loi" élaborée par les sénateurs Hervé Maurey (UDI) et Louis Nègre (LR), selon la CGT, quand l'Unsa a eu le sentiment que la ministre "ne s'écartera(it) pas du cadrage du quatrième paquet ferroviaire européen".