Le préfet de la Loire a décidé d'interdire une manifestation prévue samedi à Saint-Etienne pour "le désarmement de la police et la démilitarisation des conflits" par crainte de troubles à l'ordre public. La décision préfectorale intervient au moment même où se multiplient dans le pays les rassemblements de protestation, non autorisés, de policiers.
Une "parade carnavalesque". Entre 300 et 1.200 militants d'extrême gauche étaient susceptibles de participer à cette manifestation, selon des estimations officielles. Le collectif "Désarmons la police" avait prévu une "parade carnavalesque" de plusieurs kilomètres, depuis le quartier de Bellevue, au sud de la commune, jusque devant l'entreprise du fabricant d'armes Verney-Carron, en traversant le centre-ville.
Risque de troubles. Pour le préfet, cette manifestation constitue "un trouble à l'ordre public" dans "le contexte de l'état d'urgence, de la répétition d'actions violentes, dont certaines particulièrement graves, récemment perpétrées à l'encontre de fonctionnaires de police et des précédents troubles importants à l'ordre public causés notamment l'an passé par le collectif 'Désarmons la police'".
Un collectif déjà connu. En octobre dernier, des militants de ce collectif s'étaient réunis à Pont-de-Buis dans le Finistère, à proximité d'une usine de fabrication de grenades lacrymogènes du groupe Nobel Sports, classée Seveso. Cette action, qui avait mobilisé les forces de l'ordre en nombre appuyées par un hélicoptère, avait donné lieu à des escarmouches avec les manifestants.
Des événements perturbés. Devant les risques de débordements, certains commerçants de Saint-Etienne ont averti qu'ils pourraient maintenir fermées leurs boutiques. Le vaste chapiteau de la place de l'Hôtel-de-ville où étaient installés la plupart des auteurs de la fête du Livre, le week-end dernier, a été démonté par mesure de sécurité. Et le Forum des associations de Saint-Etienne qui devait s'y dérouler samedi a été déplacé pour l'occasion dans le bâtiment de la Bourse du travail.