Falsification d'ordonnances et fausses facturations: une pharmacienne lyonnaise de 46 ans est soupçonnée d'avoir escroqué l'assurance maladie pour plus de 2,2 millions d'euros, a annoncé la police vendredi. C'est la Caisse primaire d'assurance maladie (CPAM) du Rhône qui a flairé l'arnaque en voyant que le chiffre d'affaires de sa pharmacie, rachetée en 2012 dans la ville industrielle de Saint-Fons (banlieue lyonnaise), bondissait de 50% par an.
Prescriptions falsifiées. Pour y parvenir, la pharmacienne indélicate rajoutait des prescriptions sur les ordonnances transmises par courrier et inventait des demandes de remboursement en privilégiant des traitements coûteux. Par exemple, tout d'un coup, il y avait beaucoup plus de séropositifs dans son officine avec des boîtes de médicaments à 1.000 euros, raconte une source policière. Et pour ajouter du "cocasse" à la situation, cette mère de deux enfants était bénéficiaire de nombreuses aides et notamment de la Couverture maladie universelle (CMU) car elle ne déclarait que 800 euros de revenus par mois, selon cette source. Les policiers ont pourtant pu saisir 1,3 million d'euros sur ses comptes.
Interpellée mercredi, elle nie les faits et devait être présentée au parquet dans la journée. Son ex-compagnon et père de ses enfants, avait lui été interpellé jeudi, les enquêteurs le soupçonnant "d'avoir bénéficié de fausses facturations pour des médicaments qui ne lui étaient pas destinés". Il a été laissé libre. L'enquête a été confiée à la sûreté départementale.