Le Conseil de Paris a voté mercredi à l'unanimité une "place des combattantes et combattants du sida" dans le Marais, le quartier gay de la capitale, pour rendre hommage aux morts et malades du VIH, mais aussi au personnel soignant et aux militants anti-sida. Une partie du terre-plein séparant la rue de Rivoli de la rue Saint-Antoine, au niveau de la station de métro Saint-Paul, portera bientôt ce nom pour rappeler que "depuis les premiers cas de sida documentés aux États-Unis à la fin des années 1970, la pandémie de sida a fait près de 35 millions de morts" dans le monde, souligne la mairie.
Le VIH "stigmatise toujours, plus que jamais"
Touchée à partir du début des années 1980, Paris fut "la ville européenne la plus touchée par l'épidémie avec Londres", rappelle la mairie qui chiffre à 10.000 le nombre de ses citoyens morts des suites du virus entre 1989 et 1996, au plus fort de la pandémie, soit "près d'un décès sur 10 sur cette période". "C'est toute une génération qui est fauchée dans certains milieux", rappelle encore le projet de délibération à propos de "ce qui était encore considéré comme une maladie honteuse, stigmatisante, attribuée aux homosexuels, aux héroïnomanes, aux Noirs et aux hémophiles".
C’est voté, à l’unanimité : Paris va nommer « place des combattantes et combattants du sida » un lieu du Marais. Une première en France. https://t.co/lQzo79Ty7bpic.twitter.com/iI5m1cR95d
— Denis Cosnard (@DenisCosnard) November 17, 2021
Aujourd'hui encore, le VIH "stigmatise toujours, plus que jamais, les usagers de drogue, les gays, les migrants ou les travailleuses et travailleurs du sexe", a déclaré Jean-Luc Romero-Michel, adjoint à la lutte contre les discriminations de la maire PS Anne Hidalgo, premier homme politique français à avoir révélé être séropositif en 2002 et militant historique de la lutte contre la maladie.
En l'absence de vaccin contre le sida, "le combat n'est pas terminé"
"Une pandémie en fait disparaître une autre", a poursuivi Jean-Luc Romero-Michel à propos du Covid-19 qui a "tout aggravé" dans la lutte contre le VIH, occultant que 37,6 millions de personnes vivent avec dans le monde et que "le sida reste la principale cause de décès chez les femmes en âge de procréer et les jeunes adolescentes".
En l'absence de vaccin, "le combat n'est malheureusement pas terminé", a encore dit l'adjoint, estimant que si "un monde sans sida est toujours possible à l'horizon 2030, c'est grâce aux combattantes et combattants du sida" honorés par cette place.