Les migrants acceptant de rentrer dans leur pays pourront, dans le sillage du démantèlement de la "Jungle" de Calais et jusqu'à la fin de l'année, toucher une prime exceptionnelle de 2.500 euros maximum, a-t-on appris mercredi auprès de l'Ofii.
Une action temporaire. Le gouvernement a temporairement décidé "de porter à 2.500 euros le montant maximum d'aide au retour" pour les étrangers (hors Union européenne ou pays dispensé de visas) acceptant de renter volontairement dans leur pays, a indiqué Didier Leschi, le directeur général de l'Ofii (Office français d'immigration et d'intégration). Cela représente une augmentation conséquente de la prime, puisque l'allocation de base de 650 euros, qui avait déjà été augmentée une première fois de 350 euros en octobre, est désormais majorée de 1.850 euros, précise un arrêté du ministère de l'Intérieur daté de début novembre. Il s'agit toutefois d'une action ponctuelle, concernant uniquement les demandes faites "avant le 31 décembre", selon le texte.
Selon l'Ofii, "les Afghans sont sans doute les plus intéressés". Dans le sillage du démantèlement du bidonville calaisien, l'idée est d'"augmenter significativement le nombre de départs volontaires aidés", a précisé Didier Leschi, notamment pour les quelque 7.000 migrants évacués de la "Jungle" et logés en Centres d'accueil et d'orientation (CAO). "Les Afghans sont sans doute les plus intéressés", a-t-il ajouté, alors que 400 d'entre eux ont pu bénéficier du dispositif depuis le début de l'année -- contre 19 en 2015 sur la même période.
Aide supplémentaire à leur arrivée. Au total, l'Ofii a procédé à 3.051 retours cette année et "nous allons en faire aux alentours de 4.500 sur l'année pleine, c'est-à-dire presque autant que l'année dernière", a-t-il précisé. Les candidats au retour pourront en outre, selon les pays, bénéficier d'une aide de l'Ofii à leur arrivée (à la réinsertion sociale, par l'emploi et par la création d'entreprise) et ce "jusqu'à un montant de 10.000 euros". Selon les pays, cela peut les aider à monter une petite entreprise", a assuré M. Leschi, en précisant que la réinsertion se faisait sur place avec l'accompagnement d'un opérateur "pendant 12 mois". Ce pécule ne doit pas servir à financer le billet d'avion, puisque l'aide au retour prévoit aussi une aide à la préparation du voyage ainsi que la prise en charge des frais de transport.
Centres de préparation et d'aide au retour. L'Ofii a aussi lancé des "centres de préparation et d'aide au retour", sur le modèle de ce qui a été expérimenté depuis plusieurs mois à Vitry-sur-Orne (Moselle). "L'idée est qu'à terme chaque département ait son propre dispositif", selon le responsable, avec au début de l'année prochaine l'ouverture d'un de ces centres à Paris également. L'aide au retour, instituée pour "faciliter les départs de France des ressortissants étrangers, en situation irrégulière, qui souhaitent rentrer dans leur pays", est "l'une des priorités de la loi de juillet 2015" sur le droit au séjour des étrangers, a rappelé Didier Leschi.