Le tirage au sort touchera cette année encore principalement les étudiants souhaitant s'inscrire en Staps, il sera "marginal" pour le droit et la psychologie, et absent pour la première année de médecine, a-t-on appris vendredi auprès du ministère de l'Éducation.
Un texte qui "répond à la demande des universités". Le gouvernement a publié la veille une circulaire autorisant le tirage au sort pour l'affectation des étudiants à l'entrée à l'université, lorsque la demande dépasse les capacités d'accueil, un texte qui "répond à la demande des universités pour la sécurisation juridique des démarches d'inscription", selon le ministère.
Un problème depuis des années.Le tirage au sort, dénoncé par les organisations étudiantes, se pratique depuis plusieurs années dans des filières dites "en tension", dans un flou juridique qui mène parfois à des contestations en justice. Le problème se pose avec d'autant plus d'acuité que les facs font face depuis plusieurs années à une envolée du nombre d'étudiants (40.000 inscriptions supplémentaires sur la plateforme admission post-bac - APB - cette année).
La filière Staps devrait être la plus touchée. Comme lors des années précédentes, c'est la filière Staps (sciences et techniques des activités physiques et sportives) qui devrait être la plus touchée par les tirages au sort. Dans cette filière, le tirage au sort n'interviendra toutefois que lorsque le nombre d'étudiants, une fois pris en compte les critères géographiques (inscription dans une fac de son académie) et de classement de vœux sur APB, restera supérieur au nombre de places disponibles. L'an dernier, cela avait concerné 800 jeunes.
"Marginal" en psycho et droit. En psycho et droit, deux des quatre filières dites "sous tension", le tirage au sort devrait être "marginal", selon le ministère, qui communiquera ses chiffres début juin.
Rien en Paces. En Paces (première année commmune aux études de santé) en revanche, il n'y aura pas de tirage au sort, comme c'est le cas depuis plusieurs années et malgré les rumeurs qui courent sur les réseaux sociaux.
3.500 jeunes concernés en 2016. À la rentrée 2016, un tirage au sort avait eu lieu dans 78 mentions (principalement Staps) pour l'ensemble de la France, soit environ 3.500 jeunes, contre 189 mentions en 2015.
Critiques des syndicats étudiants. La publication jeudi de la circulaire autorisant le tirage au sort a été vivement critiquée par les syndicats étudiants. "Mais on ne pouvait pas laisser les universités et notre successeur dans l'incertitude. Ça n'aurait pas été responsable", dit-on vendredi dans l'entourage de la ministre Najat Vallaud-Belkacem. Le code de l'éducation interdit la sélection à l'entrée à l'université pour les filières dites "libres", c'est-à-dire "non sélectives" : des bacheliers qui sont refusés dans la licence de leur choix portent plainte contre l'université auprès du tribunal administratif. Le ministère souhaite avec cette circulaire sécuriser la situation juridique.