Pour sortir de la grève de ses services d'urgence, la direction de l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) a proposé aux syndicats la création de 200 postes, ainsi qu'une "enveloppe complémentaire de 30 emplois" à répartir ultérieurement, selon un document consulté jeudi par l'AFP.
Offre revue à la hausse
Berceau du mouvement de grève national entamé mi-mars, l'AP-HP tente depuis plus de trois mois de trouver une issue au conflit, mais n'est pour l'instant parvenue à trouver d'accord qu'avec les urgences de l'hôpital Cochin. La direction a donc revu son offre à la hausse mardi, lors de la dernière réunion de négociations avec les syndicats (CGT, SUD, CFDT, FO) et le collectif de soignants Inter-Urgences à l'origine du mouvement.
Sur les effectifs, elle "propose de créer et d'affecter 200 emplois" immédiatement dans les 25 services d'urgence "et de prévoir une enveloppe complémentaire de 30 emplois (...) sans décider dès à présent leur service d'affectation", selon un compte-rendu dont l'AFP a obtenu copie. "Une proposition forte", selon le directeur général adjoint de l'AP-HP, Jérôme Marchand-Arvier, qui rappelle que son offre précédente était de 170 postes. Mais pour Rose-May Rousseau, secrétaire générale CGT, "ce n'est qu'une partie des 800 postes supprimés cette année" pour réduire le déficit abyssal du plus grand groupe hospitalier français.
Les primes également au cœur des négociations
La négociation a aussi porté sur les rémunérations : en plus de la prime "de dangerosité" de 100 euros net annoncée par la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, l'AP-HP veut augmenter la prime "d'insalubrité" à 56 euros net, et créer une prime "de coopération" de 100 euros brut pour les infirmières "avant la fin de l'année", indiqué Jérôme Marchand-Arvier.
Un "budget modificatif" incluant les 230 postes supplémentaires doit être présenté vendredi au conseil de surveillance de l'AP-HP, avant une nouvelle rencontre avec les syndicats "la semaine prochaine", ajoute-t-il. "Il y a des avancées. Ce qui est mis sur la table, ce n'est pas rien", reconnaît Rose-May Rousseau, qui considère toutefois que "la réflexion doit se faire au niveau national" avec "un plan d'attractivité pour l'emploi hospitalier".