Le gouvernement a débloqué 70 millions d'euros, vendredi, pour mettre un terme à la crise aux urgences.
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avec AFP , modifié à
La CGT et Sud Santé s'insurgent, vendredi, d'une enveloppe insuffisante débloquée pour mettre un terme à la crise des urgences.

"On est loin du compte". Christophe Prudhomme, urgentiste et délégué CGT, n'a pas été tendre vendredi, sur l'antenne d'Europe 1, avec le coup de pouce financier annoncé plus tôt dans la journée par Agnès Buzyn pour mettre fin à la crise des urgences. Alors que 70 millions d'euros ont été débloqués, le syndicaliste juge cette somme largement insuffisante. "L'essentiel va servir à payer une prime de 100 euros alors que la revendication, c'est 300", rappelle-t-il.

"On n'y est pas", abonde Olivier Youhinou, secrétaire général Sud Santé, lui aussi au micro d'Europe 1. "Après dix ans de gel des salaires et 15% de perte de pouvoir d'achat, la France reste malgré tout parmi les pays qui paient le moins bien ses soignants", explique-t-il en prenant des exemples chez les voisins. "Le salaire médian des infirmiers en France est à 2.200 euros. Dans un pays comme l'Allemagne, un infirmier gagne 400 euros de plus par mois", poursuit-il.

L'ajout d'un demi poste par service

Christophe Prudhomme rappelle par ailleurs qu'il "ne reste que 15 millions pour les effectifs, soit 350 postes pour les 530 services d'urgence. C'est un demi poste par service. On est très en-deçà de la gravité de la crise. Nous avons besoin de collègues, de brancardiers, d'agents hospitaliers. Ce n'est pas à la hauteur des enjeux."

Le syndicaliste pointe également qu'"Agnès Buzyn a mis plusieurs semaines, voire plusieurs mois (à réagir). Il faut comprendre que le retard accumulé fait qu'aujourd'hui ce qui est proposé est considéré comme un premier acquis mais il va falloir aller beaucoup plus loin. On est dans une situation de crise où les 70 millions d'euros ne vont pas permettre de la résoudre."