L'activité des services d'urgence, sous tension à l'approche de l'été en raison du manque persistant de médecins, est "parfaitement monitorée au ministère", a assuré mardi Agnès Buzyn, critiquant les intérimaires "mercenaires" qui menacent de boycotter les hôpitaux.
"Nous rouvrons des lits dans les zones en tension". À l'approche de l'été, "nous suivons de très près l'activité" des services d'urgence, a déclaré la ministre de la Santé, interrogée par le député PCF Alain Bruneel à l'Assemblée nationale lors de la séance de questions au gouvernement. "Tout cela est parfaitement monitoré au ministère", a-t-elle affirmé.
"Toutes les Agences régionales de santé anticipent les départs en vacances, nous comptabilisons les lits ouverts dans les différentes disciplines, nous redistribuons un certain nombre de personnels et rouvrons des lits dans les zones en tension et notamment les zones touristiques, pour qu'il n'y ait pas de défaut d'accès aux urgences", a détaillé la ministre.
"La situation est liée à une très grande difficulté à recruter des médecins (...) parce que nous avons fermé le numérus clausus permettant la formation des médecins entre 1977 et 2005, en formant moins de 4.000 médecins par an", a-t-elle expliqué.
Les intérimaires appelés à "boycotter" les hôpitaux publics cet été. "Nous faisons aussi face à des mercenaires aujourd'hui, qui sont des médecins (...) qui travaillent à la journée, parfois payés 2.000 euros par jour et qui sont aujourd'hui responsables en partie du déficit des petits hôpitaux périphériques", a-t-elle poursuivi, rappelant avoir pris "un décret pour limiter leurs revenus".
Créé fin mars, le Syndicat national des médecins remplaçants (SNMRH) a appelé les intérimaires à "boycotter" les hôpitaux publics cet été, contestant le plafonnement de leurs salaires à 1.404,05 euros brut pour une garde de 24 heures dès cette année. Ce plafond doit être abaissé à 1.287,05 euros en 2019, puis 1.170.04 euros en 2020.