L'homme soupçonné d'avoir agressé et proféré des injures racistes dimanche à un livreur noir devant un restaurant de Cergy-Pontoise dans le Val-d'Oise a été interpellé mardi à Paris, indique une source policière, confirmant une information du Parisien. "Il a été interpellé dans la matinée sans violence à Paris et a été placé en garde à vue", a-t-on indiqué.
Dimanche soir, un livreur noir à vélo a été agressé alors qu'il récupérait une commande au "Brasco", un établissement qui offre de la restauration rapide. Il écoutait de la musique en attendant sa commande lorsque "son agresseur lui a demandé de baisser le son", a précisé Me Mehana Mouhou, son avocat. Il a cédé à la requête mais "l'agresseur voulait plus alors il s'est jeté sur lui violemment et l'a frappé et a proféré des injures racistes. La violence était tellement inouïe que mon client a eu l'impression que c'était terminé pour lui", explique l'avocat. "Il est sous le choc, traumatisé par cette violence et des propos qu'il a entendus", poursuit Me Mouhou.
"Apologie de l'esclavage et de crime contre l’humanité"
Une femme, témoin de l'altercation, a filmé depuis sa fenêtre l'agresseur présumé, qui l'a alors prise à partie. Dans des vidéos publiées sur les réseaux sociaux, on entend l'homme proférer des insultes racistes. Il déclare notamment "espèce de négresse, espèce de sale noire (...), pendant 800 ans on vous a vendus comme du bétail".
L'avocat du livreur et de l'autrice de la vidéo a déposé plainte mardi auprès du procureur de Pontoise pour des faits qualifiés de "violence volontaire avec la circonstance aggravante de racisme", "injures publiques à caractère raciste", "apologie de l'esclavage et de crime contre l’humanité". L'enquête a été confiée au commissariat de Cergy-Pontoise.
À l'appel du collectif la Brigade antinégrophobie, près de 150 personnes s'étaient rassemblées lundi après-midi devant le restaurant où s'est déroulé l'agression. Ni le livreur, ni l'agresseur ne sont salariés du restaurant. La préfecture a pris un arrêté de fermeture administrative de l'établissement pour sept jours pour "nécessité de l’ordre" et "tranquillité publique".