Une même solution à plusieurs problèmes. Voilà l'objet de la proposition de Valérie Pécresse. La présidente de la région Ile-de-France souhaite faire débuter les cours à 9h au lieu de 8h dans les lycées franciliens, et ce dès la rentrée prochaine. L'objectif serait ainsi d'avoir des élèves plus attentifs en cours avec un rythme de sommeil qui leur convient mieux, mais également de désengorger les transports en commun dans la région lors des heures de pointe. Les lycéens arriveraient ainsi après le pic de 8h30.
Les bienfaits d'un changement d'horaire démontrés par une étude. L'idée de l'ancienne ministre de l'Enseignement supérieur part d'une étude américaine de chercheurs en neurosciences. Ces derniers ont observé une centaine d'élèves de 16 ans, dont les cours qui débutaient à 7h50, ont été décalés à 8h45. Résultat : au bout de quelques mois, ils se sont mis à dormir 34 minutes de plus par nuit, en moyenne. Mais aussi, leurs résultats scolaires se sont améliorés, et l'absentéisme a diminué. Pour Sylvie Royant-Parola, spécialiste du sommeil, les conclusions de cette étude sont une bonne raison de tester ces horaires en France, et pas seulement pour céder au penchant naturel des ados !
"C'est plus compliqué que d'être fainéant ou pas fainéant. Il y a un comportement chez l'adolescent, qui a tendance à essayer de faire plein de choses le soir parce qu'il est tranquille. Mais il y a aussi sur le plan biologique, une sensibilité à la lumière qui est beaucoup plus forte et qui fait que leur horloge interne a tendance à se décaler avec un endormissement plus tardif et un réveil plus tardif. Plutôt que d'avoir des adolescents constamment en privation de sommeil, si on peut faire des aménagements horaires de ce style, c'est bien", explique-t-elle sur Europe 1.
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Commencer une heure plus tard, oui. Se coucher plus tard, non. Mais il faut aussi que les parents jouent leur rôle et rappeler à leurs enfants qu'il est l'heure d'aller se coucher, car 30% des ados dorment 6h et moins, au lieu des 9 heures recommandées. "Si commencer les cours à 9h amène à ce que les élèves se couchent une heure plus tard, ça déplacera juste le problème", analyse Sylvie Royant-Parola dans les colonnes du Parisien. Le ministre de l'Éducation Jean-Michel Blanquer s'est pour sa part montré favorable à cette expérimentation.