Jeudi, en marge d'un déplacement à Francfort, le Premier ministre Manuel Valls a appelé les policiers à "continuer le dialogue" entamé avec le gouvernement après les manifestations de ces derniers jours. En même temps, le chef du gouvernement a dénoncé une "utilisation politique" qui "n'est pas digne" de la part de l'opposition. "Moi ce que je demande aux policiers, c'est de continuer le dialogue, au niveau de chaque département (...) et de continuer de poursuivre le dialogue qu'ils ont eu hier (mercredi)" avec les ministres Bernard Cazeneuve (INtérieur) et Jean-Jacques Urvoas (Justice).
Une utilisation politique "pas digne". "Je demande surtout à tous les responsables politiques de la dignité, de la hauteur de vue. L'utilisation politique de cette expression n'est pas digne. Surtout quand soi-même on n'a pas été à la hauteur, je parle de l'opposition, ce qu'il fallait faire pour les policiers", a-t-il lancé, citant les suppressions de postes et de moyens sous la présidence Sarkozy.
"Les moyens arrivent progressivement". Le Premier ministre, qui a dit comprendre "l'angoisse" et "l'impatience" des policiers, a indiqué qu'il aurait "d'une manière ou d'une autre" l'occasion de rencontrer à nouveau les membres des forces de l'ordre. "Les policiers ont besoin de reconnaissance. Ils sont aimés par les Français, et pas seulement depuis Charlie (Hebdo). Moi je comprends leur angoisse, leur impatience", a-t-il affirmé. "Le gouvernement a montré tous les gestes et pris toutes les mesures nécessaires" et "les moyens arrivent progressivement", a-t-il promis.
Nombreuses mobilisations. Des centaines de policiers à Paris, mais également en province, manifestent depuis lundi pour réclamer plus de moyens et de fermeté face aux actes de violences commis contre eux, alors que les forces de l'ordre sont très sollicitées en pleine lutte antiterroriste. La grogne fait suite à une attaque au cocktail Molotov d'un véhicule de police à Viry-Châtillon dans l'Essonne le 8 octobre, lors de laquelle un adjoint de sécurité de 28 ans a été très grièvement brûlé. Sa collègue, une gardienne de la paix de 39 ans, également grièvement touchée, a quitté l'hôpital mardi soir.