"Il n'y a pas lieu à ce stade d'envisager la fermeture des écoles." Voilà ce qu'indiquait dimanche Olivier Véran au micro du "Grand Rendez-vous" Europe 1. Mais au vu des clusters du variant britannique du coronavirus détectés sur le territoire français, Anne-Claude Crémieux se veut plus prudente que le ministre de la Santé. Invitée d'Europe Soir, la professeure en maladies infectieuses à l'hôpital parisien Saint-Louis, et membre de l'Académie de médecine, estime qu'"on ne peut pas exclure, si ce nouveau variant circule de façon importante en France, que l'on soit amené à fermer les écoles".
Le variant a rebattu les cartes
Si Anne-Claude Crémieux rappelle que "la majorité des enfants se contamine à l'extérieur de l'école et que l'ouverture de ces établissements n'a pas empêché le contrôle de l'épidémie lors de la deuxième vague", elle affirme que le variant britannique a rebattu les cartes. Cette souche apparue dans le Kent, au Sud de Londres, "est plus contagieuse" et "réintroduit un vrai degré d’incertitude sur le niveau de mesure de freinage nécessaire pour contrôler la circulation du virus."
D'autant que la Grande-Bretagne n'est pas parvenue à juguler ce variant, devenu majoritaire, avec un confinement allégé et a été obligée de fermer ses écoles, rappelle-t-elle.
L'ESSENTIEL CORONAVIRUS
> Quelle place pour le télétravail après le coronavirus ?
> Les adolescents sont-ils des vecteurs de contamination ?
> Les conseils d'un psychothérapeute pour traverser au mieux cette période
> Comment fonctionne "CleanCovid", la lampe anti-coronavirus
> Comment va fonctionner le comité citoyen chargé de suivre la vaccination ?
Le taux de pénétration du variant, élément essentiel
Le taux de pénétration du variant britannique sur le territoire sera donc décisif pour acter une éventuelle fermeture des écoles. Car "la circulation au sein des établissements scolaires est le reflet de la diffusion communautaire du virus". Et si ce taux atteste que le variant se diffuse rapidement "on sera obligé [...] de revenir à un confinement très strict".
D'après les résultats préliminaires communiqués mardi par le ministre de la Santé, Olivier Véran, le variant britannique serait présent dans "à peu près 1 %" des tests positifs en France. Devant le Sénat, il a aussi indiqué observer "une dispersion territoriale qui fait qu'il n'y a pas de région qui concentrerait de nombreux cas".