Les mesures ne sont pas encore publiques, mais inquiètent déjà la filière de la fourrure. Mardi, la ministre de la Transition écologique Barbara Pompili doit annoncer des mesures en faveur de la "faune sauvage captive", qui concerne par exemple les animaux de cirques, les spectacles de dauphins, ou encore, donc, les élevages d'animaux à fourrure.
"Les acteurs vont devoir délocaliser"
Les éleveurs de visons, eux, sont déjà fixés sur leur sort. Les quatre élevages français vont devoir fermer d'ici cinq ans. Selon le porte-parole de la Fédération française des métiers de fourrure, Pierre-Philippe Frieh, Barbara Pompili le lui a elle-même confirmé lundi au téléphone. "D'après nos échanges, ce n'est pas pour des questions de maltraitance animale, car il n'y a pas de cas de maltraitance", assure-t-il au micro d'Europe 1. "Mais c'est en revanche poursuivre une lame de fond. Et nous estimons que cette fausse opinion est une lame de fond animaliste qui s'attaque à l'élevage et à la ruralité."
Et le professionnel de s'inquiéter de l'avenir de son secteur : "Cela va entraîner en France une perte de 2.600 emplois dans la fourrure, car les acteurs se sentiront menacés et vont devoir délocaliser dans des pays plus accueillants et tolérants".
Inquiétude également dans les cirques
Pour les trois parcs d'attraction avec dauphins : Marineland à Antibes, le Parc Asterix, et Planète Sauvage, près de Nantes, les ONG, après avoir essuyé de nombreux revers, n'ont plus qu'une seule exigence : interdire la reproduction des 29 grands dauphins et quatre orques encore en captivité. Les plus jeunes devraient vivre encore 20 à 25 ans, puis c'en serait fini des spectacles de dauphin en France. C'est l'un des sujets que la ministre doit trancher mardi.
Autre secteur, très symbolique, qui divise : les cirques. Plus d'une vingtaine de pays européens y ont déjà limité ou interdit la présentation d'animaux, comme près d'une centaine de communes en France. "Nous avons peur pour nos animaux, nous lui (Mme Pompili) avons dit qu'ils allaient mourir,", explique à l'AFP William Kerwich, président du syndicat des capacitaires d'animaux de cirque et de spectacle. "Il y a presque 500 fauves en France, qu'est-ce qu'on va en faire ?
Au ministère, on explique que Barbara Pompili a mené les discussions "avec à chaque fois la volonté de mettre en place des plans de transformation (pour les filières) et le souci du bien-être animal".